L'illusion est la première apparence de la vérité [Nox]

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

Déambulant d'un pas léger et aérien entre les rues et ruelles de la ville, prenant parfois le temps de jeter un regard sur les échoppes et les quelques vitrines. Freyja ne passa pour autant, inaperçue au milieu des passants. Il n'est pas commun de voir défiler une longue chevelure aux reflets améthyste, et d'être fendu par un regard pourpre, laissant croire à une braise naissante. Toutefois, les individus se retournant sur son passage sont alors coupables, de ne pas être des habitués des lieux. Il n'est pas rare que la belle chevalière vienne en ronde dans la ville d'Imil pour veiller à sa quiétude. Bien qu'elle préfère se laisser vaguer au grès du vent dans les contrées sauvages, elle doit toutefois remplir un devoir de sécurités envers les habitants des villes de Cinis. Si certains se sentent apaisés de la présence d'une soldat de l'Egide Blanche parmi eux, d'autres personnes amères n'en sont pas pour autant complaisants. Qu'importe, Freyja est des mieux placée pour avouer le fait, que l'on ne peut plaire à tous. D'autant plus lorsque l'on fait figure d'autorité.

Son regard continua de voguer entre les individus, jusqu'à ce que son attention soit happée vers une silhouette qui lui était familière.

" - Sirius. "

Le son de sa voix n'était qu'un souffle, un faible murmure inaudible pour la personne qui lui était destinée. D'autant plus, que la jeune femme n'était pas sûre de ce souvenir qui refaisait surface. La silhouette était loin de sa personne, entre tant d'autres personnages, filant ainsi dans la foule. Ses pas la portèrent assez rapidement pour tenter de rattraper l'illusion dont-elle était victime, ne croyant pas un instant que cela puisse être vrai. Les individus s'écartèrent sans trop se soucier, du passage de la chevalière, qui ne porte plus attention à son devoir. Tournoyant dans une ruelle où elle crut voir la silhouette se dérober. Le perdant ainsi un instant du regard.

Mais il n'en fut rien. La personne sur laquelle sa main se posa n'était pas du tout celui qu'elle s'imaginait, s'excusant ainsi de la gène occasionnée, et laissa partir celui qui crut avoir commis une erreur pour se voir ainsi stopper par la chevalière. Peut-être avait-elle perdu de vue un instant celui qu'elle avait aperçut... Ses pupilles fixèrent chacune des personnes aux alentours, pour tenter de le retrouver. Or, Freyja secoua doucement la tête. Elle avait très certainement rêvé, cela ne pouvait pas être celui qu'elle imaginait. Le temps avait bien coulé depuis cette dernière rencontre, et il fallait très certainement se résigner. La chevalière prit ainsi la directive de reprendre sa ronde, attentive à sa mission du jour. Il est certains, qu'elle ne pouvait se laisser ainsi déstabiliser avec des souvenirs, des émotions diverses et variées d'un passé. Cela étant très certainement dû, à la place sur laquelle elle se trouve. Lieu d'une rencontre passée... La demoiselle avait cette fâcheuse tendance, de rallier des lieux à chaque rencontres qui puissent l'avoir marqué.

Halloween

« Besoin d'aide, boss ?! »

Billy offrit sa main. S'il ne s'était pas retrouvé dans une position aussi grotesque, Nox aurait probablement accepté. Il se releva néanmoins d'un bond, guettant les environs avec un air inquiet. Il vit la silhouette d'une femme s'éloigner, une silhouette on ne peut plus familière. Ça confirmait ses soupçons.

« Vous avez pas mal ? » Le subordonné se pencha en avant. Son patron venait pourtant de se ramasser la tête la première sur les pavés. Il y avait matière à pleurer sa maman. Pourtant, il restait de marbre. De toute évidence, c'est qu'un truc le tracassait.

« Tu vois Billy, c'est ça ton problème. Tu penses qu'une petite chute peut m'arrêter. » L'homme grimaça. Il avait l'impression de s'être pété une côte, ce con.

Cela dit, dans sa malchance, il était parvenu à éviter un contrôle de marchandise...

...par son amour de jeunesse... après des années sans se voir...

Ouais. Au final, il avait eu un sacré coup de bol.

« Bon. Tu sais quoi, tu vas rejoindre Theresia à la planque. »

« Hein ? Pourquoi ? Vous allez faire quoi ? »

« Euh, je t'en pose des questions ? T'as pas cinq ans Billy, tu peux bien faire ton taf sans que je te tienne la main, non ? » Nox tourna les talons, il s'apprêtait vraisemblablement à faire une connerie monumentale. Il se retourna toutefois brièvement. « C'était une blague. Ne suis-je pas doux comme un agneau ? Promis, je te paierai une croquette de pommes de terre en rentrant. Allez, hop hop hop. »

Le garçon n'argumenta pas plus. Il mit le sac en tension sur son épaule et se dirigea vers la première ruelle en grommelant. Le patron, quant à lui, passa son accoutrement en revue. Il peigna ses cheveux, remit sa veste en place, et marcha d'un pas assuré dans la direction où la jeune femme était partie.

Il ne tarda pas à la rattraper.

Elle avait sacrément gagné en charisme, n'empêche. Presque autant que lui.

Nox secoua la main avec un grand sourire sur le visage. « Heeeey, Freyja ! C'est Sirius, tu me reconnais ? » Il avait l'air tout joyeux, à se jeter en plein dans la gueule du loup. Il n'avait pas pu s'en empêcher. Maintenant, il n'avait plus qu'à assumer.

Et il avait l'air fin, avec son front en sang.

Mais ça, il le savait pas.

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

Ses yeux ne l'avaient donc pas trahit, cette illusion était bien réelle. Bien qu'elle mit quelques secondes à examiner la personne qui c'était présentée à elle, elle reconnut rapidement Sirius. Quelques années c'étaient écoulées depuis leurs dernières rencontres, ayant aussi marqué les traits de chacun d'eux. Sirius avait toujours ce visage qu'elle pouvait facilement reconnaitre, mais ce n'était plus le jeune garçon d'antan. Non, c'était à présent un homme, si l'on ose le dire. Tout comme Freyja, avait elle aussi acquit des atouts de femme qu'elle n'avait peut-être pas au par avant.

" - Bien que tu es quelque peu changé, tu restes le même. "

Le visage de la jeune femme ne pouvait retenir cette illumination bienheureuse de revoir celui qui fut autre fois, une personne proche... Très proche de ce qu'il était. Une complicité avait longuement été présente entre les deux jeunes gens, et cette flamme ravivée redevint trouble. Elle ne lui en eut toutefois jamais voulut, de son départ de Cinis. Le magicien se devait d'aller et venir, bien que ses venues à Cinis étaient autrefois plus fréquentes. Pourquoi son retour fut si long ? Et bien, le magicien devait avoir ses raisons, peut-être c'était-il posé quelque part, et pour de bon. Un point de chute plus intéressant et plus important pour son travail... S'il est toujours dans la branche par laquelle elle l'a connu. Le regard de Freyja s'interloqua quelques instants sur le front ensanglanté de Sirius, sans que celui ci ne semble le remarquer. Et opta pour un petit air déconcerté.

" - Tu... tu te sens bien ? "

Pointant du doigt le front de Sirius. Cela ne semblait pour autant grandement l'étonner... Serait-il toujours aussi maladroit qu'il l'était avant ? C'était plutôt amusant, et assez rassurant de voir qu'il n'avait pas tant changer que cela, du moins, par les apparences actuelles. Doucement mais assurément, sa main vint se poser sur l'avent bras du jeune homme, pour l’inciter à la suivre.

" - Viens avec moi, nous ne sommes pas loin de la boutique d'une guérisseuse, elle se destine aux chevaliers, mais si tu es avec moi il n'y aura pas de problème. Et après ça j'espère que tu auras un peu de ton temps à m'accorder. "

Il est évident qu'elle ne pouvait le laisser ainsi dans cet état, bien que ce ne soit surement qu'une blessure bénigne. Mais ce qu'elle espérait bien plus était que ce dernier avait un peu de temps pour discuter avec elle, curieuse de savoir ce qu'il pouvait bien faire à présent.

Halloween

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Le même ? Lui, il se trouvait plus beau. Resplendissant. Il n'eut toutefois pas le temps d'exprimer le fond de sa pensée. Freyja le rappela à la réalité, notamment sur son vilain bobo au front. L'odeur du sang, bien que fugace, arracha une grimace au magicien. Il ne supportait déjà pas celui des autres, alors le sien, c'était un grand non merci.

« Ça allait jusqu'à maintenant. Là, je me sens tout drôle. »

Il obtempéra sans broncher.

« Hey. L'idée de la guérisseuse me plait. C'est même la meilleure idée que j'ai entendu aujourd'hui ! J'ai hâte d'y arriver. Ce n'est pas loin, si ? Parce que j'ai des picotements dans la cuisse gauche. J'imagine que ce n'est pas anodin. Tu sais quoi, Freyja, si tu m'emmènes là-bas avant que je trépasse, je t'accorderai tout le temps que tu veux. Même plus, s'il le faut. Uh... »

L'entaille pissait le sang comme jamais. Certes, il savait bien que l'avant de la tête avait tendance à saigner sévèrement, mais tout de même, c'était flippant. Mais le pire, le pompon, le summum, c'était qu'après s'être farci des factions opposées, des monstres et des débiles, c'était un pavé qui allait avoir raison de lui.

Heureusement, ils parvinrent à la boutique sans trop tarder, et s'il ne paniquait pas, Nox n'en demeurait pas moins trèèès peu serein. C'était viscéral. Il n'aimait pas sentir couler son sang. Il préférait encore patauger dans le marais aux miasmes.

« Je vais m'asseoir là, et mourir en paix. Adieu. »

L'air hagard, la mine pâle, il se laissa tomber sur une chaise du fond.

Bon, d'accord, peut-être qu'il jouait un peu. Mais tous les prétextes semblaient bons pour qu'on s'occupe de lui.

Rectification : pour qu'une très belle femme s'occupe de lui.

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

Les plaintes de Sirius ne semblaient pas trop alerter la chevalière, qui avait vu des blessures bien plus vilaines que celle-ci. Elle savait donc que son ami n'avait rien à craindre... Qui plus est, il a toujours eu cette tendance au mélodrame. Sa tête détournée vers l'avant, cacha un sourire, amusé par la situation, la chipie. Bref, ils arrivèrent dans une petite boutique, où elle le fit asseoir dans une petite pièce... Enfin, il s'asseya de lui-même, près à délatter ses dernières volontés. Chose qui fit légèrement relever le regard de Freyja vers le haut... Jusqu'à ce qu'une vieille dame apparut dans l'encadrement de l'une des portes.

" - Bien bien bien... Qui m'emmènes tu là ? Il ne m'a pas l'air en forme ton ami. "

Sans trop de ménagement, la vieille femme s'approcha du "valeureux" et lui pencha la tête vers l'arrière sans prendre de gants, pour mieux voir son front. Vu l'attitude de ce dernier, elle s'attendait à une blessure profonde et imposante. Quelque chose qui lui donnerait un certains challenge et ferait d'elle la sauveuse du jour. Mais au lieu de ça, elle adressa une légère tape... Quoi que légère... Derrière la tête du garçon et se dirigea vers l'une de ses armoires à pharmacie. Cela, en bougonnant quelques mots démontrant sa désolation de la situation. Elle en sortit une petite fiole et déversa le contenue sur un petit coton, imbibé de la substance inconnue.

" - Ou est-ce que tu me l'as dégotté celui là... Ne t'inquiète pas mon garçon, la seule chose que tu risques sera une belle migraine. "

Freyja ne put s’empêcher un léger rire au vue de la situation. La vieille femme s'avança vers elle, et lui tendit le coton et quelques pansements. Elle avait mieux à faire que de s'occuper de ce pseudo malade, tandis que se trouvait dans la pièce d'à coté, un homme qui c'était pris une dague dans l'épaule. Ses râles de douleurs étaient d'ailleurs perceptibles jusque là. La vieille sortit, laissant ainsi les deux jeunes gens seuls dans la petite pièce. La jeune femme prit alors une chaise à son tour, et vint s'asseoir à coté de Sirius. Passant doucement le coton sur son front, elle ne savait pas vraiment de quoi il s'agissait mais les picotements devaient surement se faire ressentir.

" - Tu es toujours un sacré numéro toi. Rassure toi, ton heure n'est pas venue, surement pas en ma présence. D'ailleurs, tu continus à faire tes spectacles ? Tu es venu en refaire à Cinis ? Cela me plairait de te voir faire tes tours de nouveau... comme avant. "

Après tout, c'est son originalité qui lui avait fait apprécier le personnage, et il semblait être rester fidèle à lui-même. Bien que seulement en apparence. Il faut de même l'avouer, Freyja avait bien d'autres questions qui lui brulaient les lèvres, mais cela serait surement inconvenue de l’étouffer de suite avec ce questionnement. D'une certaine manière, elle aurait aimé savoir pourquoi il était partit tant de temps... Peut-être s'était-il entiché d'une personne d'un autre royaume, le rendant ainsi invisible à Cinis. Chose qu'elle ne pouvait lui reprocher, étant donné que rien ne c'était vraiment fait entre eux à l'époque.

Elle continua de tapoter doucement sur la blessure, essuyant le sang et appuyant légèrement dessus pour l’empêcher de couler plus.

Halloween

Une simple migraine ? Et c'était tout ? Il avait vraisemblablement évité une tragédie. Dans le pire des cas, il aurait eu une cicatrice sur le front. Son visage aurait été déstructuré, et il aurait ressemblé à Robert. Il aurait sans doute préféré mourir que vivre moche. Heureusement, il était indemne. Et en bonne compagnie.

Une des remarques le fit tiquer. Elle semblait avoir sacrément gagné en assurance... entre autres. Il l'avait rencontré durant sa formation, et elle était aujourd'hui devenue une chevalière accomplie. C'était à mourir de rire, quand il voyait ce que lui il était devenu. Le destin avait mauvais goût. Il n'empêche, c'était mignon, cette manie qu'elle avait toujours eu de vouloir veiller sur lui.

Ainsi, si en temps normal il n'aurait pas manqué l'occasion de balancer une blague héroïque et pas du tout modeste, il décida de s'abstenir par égard pour Freyja. Il se contenta plutôt de sourire, un sourire qu'il n'avait sûrement pas montré depuis des lustres.

Et puis, les spectacles, hein...

Il prit un air amusé. « Euuh, eh bien... oui, oui. Bien sûr. Des spectacles de... d'une nature un peu différente... enfin, c'est compliqué. Beaucoup de choses ont changées ! Mais c'est la vie, j'imagine. Rien n'est immuable, sinon on s'ennuierait. Et tu sais bien que je n'aime pas m'ennuyer. »

Il avait l'air fin, à se faire éponger le front par son amour de jeunesse.

« ...en réalité, j'ai songé à revenir. Plusieurs fois, même. Mais j'ai beau être généralissime, on a pas toujours ce qu'on veut. Tu sais, si j'avais pu, je me serais sûrement installé ici. » Il rougit un peu. Oups, alerte rouge. « C'est vrai ! L'endroit est beau et, euh... les mages sont bien vus... et donc les affaires auraient bien marché. Hahahahaha. »

Il rigola de bon cœur pour masquer sa gêne. Bien entendu, ça ne marcha pas du tout.

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

Les réponses sur l'activité actuelle du jeune homme restèrent plutôt vague, heureusement pour lui, Freyja n'était pas d'une nature curieuse au point de vouloir lui tirer les verres du nez. S'il voulait rester évasif, il avait surement ses raisons. Au fond, peut-être qu'elle n'avait pas forcément envie de les connaitre. Si à présent, l'eau avait bien coulé sous les ponts, elle ne peut nier le fait que sa disparition soudaine ne l’eut ébranler. Oui, elle lui en a voulu, oui, elle c'est demandée ce qu'elle avait bien pus omettre pour qu'il ne veuille plus revenir à Cinis durant tant de temps. Mais plus le temps passé, plus ce sentiment disparaissait. Après tout, Sirius n'avait aucun compte à lui rendre, les deux personnages ne c'étaient jamais rien promis. Donc à quoi bon se prendre la tête.

" - Bien, je pense que ça ne devrait pas laisser de trace, quelques jours tout au plus. Si du moins tu ne te prends pas un nouveau choc pas dessus. "

Un petit clin d’œil complice accompagné ses mots. Freyja savait Sirius maladroit, un défaut pour certains, mais pour elle cela a été une facette de lui qui l'avait, disons le, charmé. Elle termina soigneusement et se redressa pour ranger les affaires prêtées par la vieille dame. La chevalière venait souvent ici, elle connaissait donc bien les petits recoins. Que ce soit pour elle, ou pour les personnes arrêtées qui ont dû être un peu... bousculées.

Elle avait bien remarqué l'attitude gênée et contractée du jeune homme... Une demoiselle éduquée comme il se doit, aurait dû faire mine de ne pas s'en apercevoir, mais cela est sans compter le coté un peu troublant et sournois de Freyja. L'un de ses sourcils se releva, et sa figure opta pour un air taquin avec un petit sourire au coin des lèvres. Il serait dommage de ne pas le charrier un peu.

" - Mm oui. Qui sait ce qu'il en serait à ce jour si tu te serais installé ici. Peut-être que nous aurions formé une idylle, et au lieu de devenir chevalière je serais devenue ton assistante pour tes tours. Nous aurions pu former un drôle de duo. "

La jeune femme lui accorda un petit signe de tête pour l'inviter à la suivre. Ils allaient pouvoir s'en aller d'ici maintenant que la - gravissime - blessure était sous contrôle. Et espérait, qu'il ait un peu de temps devant lui pour lui accorder un bout de chemin.

Halloween

Sirius leva son index. « Un drôle de duo ? Le meilleur, tu veux dire. Ça aurait été injuste pour la concurrence. Tu imagines, toi et moi sur la même scène ? Les autres auraient pu fermer boutiques. On ne pouvait quand même pas leur infliger ça. Tu multipliais mon audience par dix à chaque fois. Tu avais beaucoup de succès avec les enfants, tu sais. Et pas que... »

Elle ne croyait quand même pas qu'il allait se laisser faire. Il en fallait plus pour le désarçonner.

« Ah, tiens. Tu te souviens de cette taverne où on allait se poser, parfois ? Le... euh... ouais, non. Impossible de me rappeler du nom. Pas loin de caserne, pas beaucoup de places... l'hydromel y était délicieux. C'était mon endroit préféré. Elle existe encore ? »

Il s'étira tout en longueur. Les beaux jours l'emplissaient d'énergie. Pourtant, il avait tendance à se canaliser auprès de Freyja. C'était comme des réminiscences, comme si Sirius voulait faire de l'ombre à Nox. Il n'avait pas ressenti ça depuis des lustres.

Le magicien sourit. « À moins que tes vœux de chevalière t'en empêchent ? Tu as le droit de boire, au moins ? Je sais bien qu'ils sont un peu à cheval sur les principes, par ici. Au pire, si tu es en service, tu n'auras qu'à dire que tu as dû poursuivre un dangereux criminel dans une taverne. Je veux bien jouer le rôle du bandit, si c'est toi qui m'arrête. »

Eût-elle fait vœu de chasteté et de célibat, il se serait écroulé sur le champ.

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

Une jeune damoiselle, aux insinuations de Sirius se serait vue les joues pourprées. Certes, elle pouvait plaire aux enfants, comme aux plus grands, pour une toute autre raison. Mais ça, elle ne le savait que trop bien, et aussi honteusement cela puisse être, il n'est pas rare qu'elle en joue. Rassurez-vous, pas dans le simple but de s'accorder tout le bon temps possible avec chacune de ses cibles... Non. Simplement pour obtenir ce qu'elle souhaite dans le but de ses fonctions. Si ses atouts peuvent lui être utiles sans avoir recours à la force, pourquoi ne pas en profiter ? Cela dit, se ne serait que mensonge que de vous affirmer que ces propos venant de la part de Sirius la laisse de marbre. Il eut tout de même la capacité de lui décocher un léger et bref rire amusé, et détourner le regard.

Ce dernier enchaina sur un lointain souvenir, le temps qu'ils pouvaient passer ensemble dans l'une des tavernes de la ville. De nouveau, un sourire s'encocha sur ses lèvres à ses suggestions. Sirius un criminel ? La crédibilité serait moindre, soyons honnête, il n'avait en rien l'air d'un homme délictueux et gredin. Si elle savait...

" - Et bien... Mon rôle pour ce jour est de veiller à l'ordre d'Imil, cela concerne les rues et ruelles, les échoppes mais aussi les tavernes. Disons que cela fera partit de ma ronde. Et pour te répondre, oui, j'ai tout de même le droit de boire tant que je garde les idées claires. De plus, tu es un noble voyageur -lourdement- blessé, je ne peux te laisser seul."

Réponse apportée de son petit air taquin. Tout prétexte est bon à prendre, pour justifier du temps qu'elle peut ainsi lui accorder. De toute évidence, la ville était bien calme à ce jour, alors la chevalière pouvait très bien s'accorder un peu de temps personnel. Cela n’empêchera pas le fait qu'elle veillera sur ce qui se déroule autours d'elle, d'autant plus qu'elle doit avoir des collègues faisant eux aussi des rondes. Donc non, rien pour l'en empêcher.

Assurément, la chevalière attrapa la main de son ami en la glissant dans la sienne, et l'entraina avec elle. Un geste assez anodin pour cette dernière, bien qu'appréciable à son contact. Freyja eut cette impression de retrouver leur complicité d'antan, c'est agréable. L'empotant ainsi avec elle, jusqu'à cette fameuse taverne.

" - Ça n'a pas trop changé depuis ton départ. Nous pouvons aisément reprendre un verre comme avant, sans que je n'ai besoin de trouver une excuse. Qui plus est, tu n'auras pas besoin de jouer au bandit. Ce rôle ne te vas pas et tu aurais très peu de chance avec moi."

Elle aimait ainsi le charrier, mais d'un coté il a toujours été ainsi. Toujours en le tenant, elle lui fit un signe de tête pour qu'ils rentrent dans la taverne.

Halloween

« Bonne excuse, dix-sept sur vingt. » Il laissait toujours une marge d'amélioration.

Ceci fait, il fut entraîné de la plus belle des façons vers le plus beau des endroits. C'est qu'il pouvait presque humer l'atmosphère rayonnante de la jeunesse ! La nostalgie des journées ensoleillées, l'amour naissant, les escapades... des réminiscences d'une période où rien n'avait d'importance. Nox éternua. Un retour de douleur vint lui saisir le front, et il manqua de se casser la figure... tout en grâce, bien sûr. Heureusement, le destin fut complaisant avec lui. Pour cette fois.

Ils arrivèrent finalement à la taverne.

« Oh ? Dommage. C'était mon fantasme numéro un. » Faux. Son fantasme numéro un, c'était de devenir roi du monde PUIS de jouer à la garde et au bandit avec Freyja. « Mais... ouais. Ça n'a pas changé d'un pouce. Bon, pour le coup, certains coins auraient bien mérité une petite rénovation. Hey, mais c'est notre table ! Il y a personne, en plus... » Il marmonna. Ça aurait été dommage d'avoir à lancer un sort pour libérer la place.

Il s'approcha, tira la chaise à sa camarade et l'invita à s'asseoir. Il alla s'installer à sa suite, un grand sourire sur le visage. Tout ça l'amusait beaucoup. Il interpella une serveuse et commanda sans attendre. Il n'y avait qu'un seul choix valable ici, et c'était bien l'hydromel. Pendant un instant, Nox considéra l'idée d'établir un partenariat, mais ça aurait été complètement stupide. Donc indispensable.

« Allez ! Passons aux choses sérieuses, tu veux bien. Qu'est-ce que tu es devenue ? Je me souviens à quel point tu te donnais à fond pour poursuivre tes rêves. » Ça lui avait beaucoup plu, soit dit en passant. « Et te voilà, épanouie et charismatique ! J'ai tout de suite compris que tu avais atteint ton objectif en te voyant. »

Sa perspicacité était légendaire. Et puis, il n'avait jamais douté d'elle.

« Tu ne t'es pas mariée, si ? »

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

" - Tu me vois désolée de briser l'un de tes fantasmes. "

Divagation dont nombreux sont ceux qui en ont rêvé, les femmes chevalières ont souvent été idéalisées dans ce but. Néanmoins, ils en déchantent très rapidement... Étant moins considérées que les hommes, les demoiselles sont alors obligées de se montrer plus durs et parfois plus brutales pour être prise d'un réel sérieux. Une désillusion qu'aime créer Freyja envers ceux qui doutent de ses compétences. Ceci dit, elle se surprit elle-même à divaguer sur ce jeu avec Sirius. Ne soyons pas chaste, ils sont bien en âge de d'imaginer cette extravagance.

Les deux personnages rentrèrent dans la dite taverne, qui était restée la même, à quelques détails prêts. Le mobilier d'origine, leur permit de vite retrouver leurs marques, comme, en effet, la table qu'ils prenaient à chaque fois. Freyja posa sa lance qu'elle gardait toujours attachée dans son dos contre le mur, et prit la place que lui destina Sirius. Quelques regards vinrent se poser sur eux, sachant très certainement qui était la femme aux cheveux mauves. Un certains malaise devait naitre chez quelques uns, qui baissèrent d'un ton leur discutions. Surement pour fabuler un petit peu sur les chevaliers et les soldats, en bref, ceux qui peuvent les réprimander si une querelle commencerait à naitre. Il est vrai que les chevaliers sont souvent amenés à séparer des ivrognes, voilà pourquoi elle déteste s'occuper des rondes en ville.

" - Et bien, comme tu l'as constaté je suis parvenue à rejoindre l'ordre de la chevalerie, à défaut d'avoir rejoints l'armée. Je verrais à l'avenir si je change de fonction, tout dépendra de la guerre et ses conséquences. Pour le moment je préfère m'occuper des créatures qui peuvent descendre de la Toundra."

La serveuse apporta les deux verres attendus par les deux amis, probablement un peu surprise de ce choix. Bien que ce ne soit l'une de leur spécialité, l'habitude étant plus aux alcools forts pour les usagers.

Pour ce qui est de sa question, Freyja eut un petit air amusé. S'il se permettait de poser ce genre de question, elle pourrait tout simplement faire de même. Et soyons honnête, la réponse à l'inverse l'intéresse. Oui, pourquoi pas ? Piquée de curiosité de savoir si le fait qu'il est disparut ainsi soit l'affaire d'une femme rencontrée. Jalouse la demoiselle ? Très certainement, mais d'un sentiment qu'elle eut dans le passé... Cela est-il correcte à présent ?

" - Se serait si étonnant que ça ? Et si je te disais que je vivais bon ménage avec un parfait petit époux qui m'attends en ce moment dans notre foyer en compagnie d'un charmant bambin qui est le notre ? "

L'une de ses mains vint saisir son verre et le porta à ses lèvres, puis reposa doucement. Son autre coude prit appuie sur la table pour y poser son bras et appuya sa tête contre sa main en la penchant légèrement. Son petit air taquin toujours présent, elle se décida à lui répondre réellement tout en ajoutant une petite boutade... en quelque sorte réelle.

" - Je plaisante bien sûr. Je ne me vois pas m'enticher d'une personne sachant que je ne sais pas où je serais demain, ni si j'en reviens. Et puis... Après t'avoir connu, tous les Hommes me semblent si maussades. Je suppose que pour ta part, tu as trouvé quelque chose -ou quelqu'un- qui vaille la peine que tu poses tes bagages ailleurs ?"

Halloween

Si le bluff de Freyja ne parvint, dans un premier temps, à perturber le magicien, ce qui suivit eut toutefois un peu plus d'effet. Il opina du chef, non seulement parce qu'il était convaincu de n'avoir aucun égal parmi les hommes, mais également parce qu'il était fort plaisant que la jeune femme lui reconnaisse cette qualité. Il s'enfonça dans son siège, portant la chope jusqu'à sa bouche et avalant une généreuse gorgée de l'alcool de miel.

« Hm-hm. Ça se tient. Mais tu devrais attention, celle qui épouse son devoir finit veuve une fois la besogne terminée. C'est de moi. Tout ça pour dire qu'on ne vit qu'une fois. » Il était sacrément mal placé pour donner des leçons. « De mon côté, eh bien... ouais, non. On en est pas encore là. J'ai beaucoup à faire avant d'aller vieillir dans un coin paumé. »

Pourtant, il pouvait dire qu'il avait trouvé quelque chose. Ou quelqu'un ? Nox était clairement plus que ça. Il était une idée. Il faisait partie de lui, maintenant. Tout comme Sirius. Ils étaient indissociables.

Il reposa sa chope sur la table. « Mais je le le concède : je passe davantage de temps à Nebula. On ne dirait pas comme ça, mais les affaires y sont bonnes. Je fais du commerce, maintenant. Apparemment, j'ai une tête qui inspire la confiance... tu trouves aussi ? » Sirius sourit. Ce n'était pas un mensonge, juste une infime part de la vérité.

Car la vérité pouvait être douloureuse.

« Je suis heureux de te revoir, en tout cas. » Il marqua une pause, silencieux. « Tu sais, il y a quelque chose que j'ai toujours voulu te d-... »

La porte s'ouvrit d'un coup.

Billy fit irruption dans la taverne. « Patron, vous êtes là ?! On a un gros problème, Theresia est... » Il semblait exténué, il devait avoir couru un bon bout de temps. « Elle est retenue ! » Il ne prêta même pas attention à la compagnie de Nox. Le magicien fronça les sourcils. S'il était prêt à réagir, il lança une œillade inquiète à Freyja. Cet événement inattendu mettait en péril leurs retrouvailles.

Il décida toutefois de se lever.

« J'arrive, attends à l'extérieur. »

Son cerveau tournait à plein régime. Comment pouvait-il se sortir de cette situation ? Avait-il seulement une chance de tourner le vent en sa faveur ? Bien sûr, puisqu'il était un génie. Restait encore à savoir de quelle manière procéder. Malheureusement, il n'avait pas le temps de débattre. Il dévisagea la jeune femme, l'air pensif, et parvint à une conclusion.

« J'imagine que ça concerne notre transaction. J'ai dû tomber sur un acheteur mal intentionné, ça ne serait pas la première fois. J'espère qu'il n'est rien arrivé de grave à mon associée... Oh ! Peut-être que tu pourrais nous accompagner ? La dissuasion, ça marche à tous les coups. »

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

Ainsi donc le talentueux magicien n'avait pas d'attaches proprement dit, dû moins, non par le fait d'une femme. C'était plutôt intéressant de le savoir libre, non pas que la jeune femme avait en tête des idées particulières. Mais au moins elle savait qu'il n'y aurait pas de limites à donner, si elle rentre dans son petit jeu. Tout en restant respectueuse bien évidement, mais la chipie aime parfois chercher la gente masculine. Toutefois, ce n'est jamais dans le simple but de se tester. Si elle agit ainsi, c'est qu'elle a un certain intérêt pour la personne. Cela pouvant aller à des informations, ou bien autre chose qui ne regarde qu'elle.

La jeune femme se contenta de sourire, tout en avalant de nouveau une gorgée du précieux liquide. Oui, il pouvait inspirer la confiance si on ne le connaît pas ou peu... Cependant, Freyja le connaissait, et le savait fourbe. Après tout, il ne faut pas oublier que c'est un magicien. Le genre de personnage qui pointe du doigt une direction, et fait apparaître un objet convoité dans l'autre. Elle savait très bien qu'il était des plus doués pour détourner l'intention, sinon il ne serait pas aussi talentueux dans son domaine. Déduction qu'elle garda pour elle, ne voulant pas le vexer par le fait qu'elle puisse ainsi le voir. Bien qu'elle puisse lui faire confiance, et cela, il n'y avait pas à en douter. Pourtant, elle lui en fit part d'une certaine manière, à savoir s'il comprendra.

" - N'est-ce pas ainsi que tout magicien veut être perçu ?"

« Tu sais, il y a quelque chose que j'ai toujours voulu te d-... » Pourquoi est-ce toujours dans ce genre de situation que l'on se trouve interrompu ? Sans blague, d'autant plus que la curiosité de Freyja l'avait lourdement emporté sur la révélation qu'allait lui faire Sirius. Cela n'était peut-être pas important, voir des plus futils... Mais qui sait, ça pouvait être aussi quelque chose d'attrayant. Mais la chevalière resta stoïque, se contentant de regarder le drôle de personnage qui venait de faire son apparition. Patron ? Et bien il semblerait que Sirius ait emmené son petit monde avec lui. Mais ce qui suis intrigua la chevalière qui ne pu s’empêcher de tiquer à ses propos. Bien évidement que si une personne avait des soucis, d'autant plus une associée de Sirius, elle ne pouvait que leur venir en aide.

" - Si je peux mettre mon autorité à ton service, ce sera avec joie."

Autant profité du fait qu'elle face figure d'autorité à Cinis, pour venir en aide à son ami s'il en a besoin. Parfois il suffit simplement qu'un soldat ou un chevalier se montre pour dissuader, même le plus fourbe des personnages. Elle reprit son arme, la remettant dans son dos, puis suivit Sirius à l'extérieur de la taverne pour rejoindre celle qui se trouve être en difficulté. S'ils avaient des problèmes avec des personnes de Cinis, il était de son devoir de faire acte de présence et de les défendre. Elle avait signé pour ça après tout.

Halloween

Comme d'usage, sa couverture était parfaite.

Nox fit signe à la chevalière de le suivre, il alla tout de suite à la rencontre de son prétendu associé. Si Sirius lui sauvait la mise, il n'était pas question pour autant de lésiner sur la précaution. Il n'avait pas intérêt à se faire attraper, encore plus par elle. Heureusement, son air de pauvre marchand dépassé par les événements jouait en sa faveur.

Quand Billy vit arriver non pas son patron, mais son patron accompagné d'une femme armée, il réprima un hoquet de stupeur. L'incompréhension se lisait sur son visage, si bien que Nox lui colla un coup de coude prétendument amical, mais on ne peut plus vigoureux. À partir de ce moment, le hors-la-loi joua la comédie comme personne avant lui.

« C'est, euh, Theresia, notre, euh... »

« Notre associée dans le cadre du commerce de médicaments tout à fait légaux et importables par-delà les frontières de Cinis. Oui, je sais qui est Theresia. Qu'est-ce qui s'est passé ? »

« Nous étions à la, euh... »

« Guilde du commerce. »

« Si fait, c'est bien ça. Mais comme vous n'étiez pas là, on a décidé de nous occuper de la transaction tous les deux. Après tout, vous m'aviez dit que vous m’achèteriez des croquettes si je me débrouillais. J'ai pensé que vous seriez... »

« Fier de vous ? Bien sûr, comment pourrais-je ne pas l'être ? Je suis si bon, après tout. Et légal, aussi. » Afin de ne pas écraser la gueule d'ange de son larbin, Nox pensait positif. Il songeait avec plaisir à ce Billy qui ne reverrait jamais la couleur de la pomme de terre, et qui serait de corvée de latrines pendant six mois. « Et donc, où sont Theresia et la marchandise ? »

« Dans le repaire de... »

Nox lui coupa promptement la parole.

« Un repaire ? Oh mon dieu, est-ce là un bandit ? C'est effroyable. Qui penserait à commercer avec un hors-la-loi ? Je voudrais récupérer mes biens. Et mon associée. Je suis un honnêtement marchand, moi. Tu peux nous y emmener ? »

Billy le regarda avec des yeux ronds. Il connaissait le chemin, pourtant. Alors pourquoi...

Oooh !

« Oui, bien sûr, patron... euh... monsieur le marchand. »

Le magicien lui offrit un grand sourire. Le bougre venait d'éviter le plus gros chassé de sa vie.

« Bien, trèèès bien. » Il se retourna vers Freyja. « L'homme s'appelle Edward. J'ignorais que c'était un malfrat, cela dit. Je dois bien avouer que je tombe des nues, hahaha ! Tu sais qui c'est ? »

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

Attentive à ce qui se dit entre Sirius et ce qui semble être son employé, Freyja eut tout de même quelques passages qui l'intriguent. L'ami de Sirius avait tendance à s'emporter, et avoir du mal à trouver ses mots. -Bah... Il était jeune, et surement perturbé parce qu'il venait d'arriver-. Il n'y avait pas de quoi s'alarmer. Toutefois l'attitude de Sirius, insistant lourdement sur certaines parties de leur discutions, n'eut non plus, aucuns effets sur la chevalière. Cette manière d'appuyer sur le fait qu'il est légitime dans son domaine, sa façon, surement surjouée de s'adresser à son coéquipier. Oui, il le magicien était doué dans l'art de la duperie. Ou alors, serait-ce le fait que Freyja, trop confiante envers lui, ne prêta aucunes intentions à ses détails ne pensant pas devoir se méfier de l'illusionniste. Surement un peu des deux... La seule chose qui l'étonna, fut le simple fait que Sirius se soit lancé dans la commerce de médicament. Cela était tellement loin de ses talents de magicien.

Enfin, un détail dont-ils trouveront surement le temps d'en discuter plus tard. Pour le moment, son ami semblait dans une situation des plus complexes.

" - Comme je te disais, je ne m'occupe que très peu de ce genre d'histoire. Donc non, je ne le connais pas, peut-être que mes confrères le connaissent eux. Mais cela n’empêche pas que je peux vous venir en aide, j'en ai l'autorité. Emmène nous jusqu'à lui, et soyez rassuré cette histoire va rapidement s'arranger."

D'une manière ou d'une autre. De toute évidence elle ne pouvait laisser ainsi des voyageurs dans l'embarras, d'autant plus s'il s'agit de Sirius. Son coté protecteur envers lui resurgit quelque peu, elle a toujours eu cette tendance. Toutefois, la chevalière a parfois l'ambition de vouloir contrôler des situations qui peuvent la dépasser et ne remarquer que bien trop tard son erreur. Probablement aurait-elle du, demander de l'aide auprès de ses confrères... Néanmoins, elle s'attendait réellement à une situation des plus simples. A ce qu'elle ait compris, c'était une demoiselle qui devait s'occuper de la transaction ? En voyant une femme, l'homme a voulut se montrer autoritaire, il fallait simplement le faire redescendre un peu. Elle ne connait que trop bien ce genre de soucis, ayant souvent été confronté à ça.

La chevalière se montra rassurante, et souriante envers les deux hommes.

" - Bien, nous pouvons toujours espérer que cela ne sois qu'un -simple- malentendu. Je t’accompagne et te laisserais parler dans un premier temps avec ton client pour savoir ce qui ne vas pas. Si ça dégénère, je veux que toi et ton associée vous quittiez rapidement les lieux et me laissez gérer la situation à ma manière."

Autrement dit, la manière forte. Elle savait que Sirius avait un don pour mettre les chose au clair rien qu'en discutant, donc si cela ne marchait pas, la chevalière de Cinis allait devoir passer à l’œuvre. Mais bon, il n'y a pas de raison que les choses dérapent, n'est-ce pas ? Ce charmant monsieur, en voyant Sirius arriver pour clarifier les choses, qui plus est, accompagné d'un membre de l'Egide Blanche, allait tout simplement faire la transaction au mieux. L'espoir fait vivre, dit-on.

Halloween

« Très bien. Dans tous les cas, c'est pas moi qui risque de combattre. Mais si ça se passe mal, n'hésite pas à prendre tes jambes à ton cou. Enfin, je dis surtout ça pour eux : si tu es en danger, je risque de réveiller le démon qui sommeille en moi. Je n'aimerais pas plonger Magna dans les ténèbres. » Il fit signe à son larbin. « Allez, on y va. »

Ils marchèrent pendant vingt bonnes minutes... avant d'arriver dans le quartier chaud de la ville. La simple présence d'une chevalière à ses côtés semblait lui attirer les foudres des résidents. Tout comme dans son fief, les gens ne voyaient pas l'ordre d'un bon œil. Ils s'arrêtèrent finalement devant une trappe, qui semblait mener vers une cave. Nox fit l'étonné, bien qu'en soi, ce n'était pas la première fois qu'il mettait les pieds ici.

« Charmant. J'ai moins envie d'y aller, d'un coup. Tu es sûr que c'est là que Theresia est retenue ? »

« Certain, chef. »

Sirius regarda ses deux compagnons à tour de rôle.

« Bon, bah... je suis celui qui parle. Je passe donc... en premier. » Il agrippa fermement la poignée et poussa sur ses bras... non sans difficulté, d'ailleurs. C'est qu'elle pesait son poids. Il parvint toutefois à l'ouvrir sans trop se ridiculiser, et s'y engouffra sans attendre. Si son choix d'ouvrir la marche semblait logique, il avait plutôt pour visée d'éviter qu'un projectile inopiné aille se figer dans l'un de ses deux camarades. Il ne savait en effet pas Edward très patient.

Il commença par emprunter un premier couloir, un passage froid et étroit, seulement éclairé par quelques torches. Oh, il savait bien où ça menait. Freyja n'était probablement pas au courant, mais certaines caches de contrebandiers avaient demeuré introuvables dans les souterrains d'Imil. Ils arrivèrent finalement à une grande salle, qui, bien qu'elle semblait vide à priori, devait être remplie de menaces en tous genres. Sirius prit son courage à deux mains, et passa la frontière imaginaire entre vie supposée et trépas fort probable. À ce moment même, un flèche siffla et alla se figer... pile entre ses deux jambes. Il leva vivement la tête.

« Oh non, pas lui... »

« Eeeet si ! C'est moi ! »

À l'autre bout de la salle, près d'un groupe de mercenaires armés, un homme muni d'un arc agitait la main avec un grand sourire sur le visage. C'était sans doute la pire nouvelle de la journée. Le mage se rapprocha, bien conscient que s'ils décidaient de fuir maintenant, il finirait avec une flèche dans le genou. Une herse se referma derrière eux.

Il se retourna vers Freyja.

« Brandt Arnor, la Buse de Cinis. Un criminel recherché, tu dois avoir entendu parler de lui. C'est un assassin, doublé d'un excellent archer. Par contre, je sais toujours pas si son surnom lui vient du fait qu'il soit idiot ou qu'il ait juste une bonne vue. » Il eut un sourire gêné. « Euh, j'aime... bien me renseigner sur les dangers des régions où je fais affaire, c'est pour ça que je le connais. Hahaha. »

Il ne pouvait bien entendu pas lui dire qu'il avait déjà eu affaire à lui. Plusieurs fois.

« Je peux participer à la conversation ? »

L'archer s'arrêta net devant le magicien. Il lui tendit la main, l'air radieux, un peu comme un vieil ami. Bizarre, ils étaient loin d'entretenir ce genre de relation ! L'homme avait dû couler sous les ponts, depuis. Il décida de lui serrer la main, lui-même souriant, et fut reçu avec un crochet du droit... assez bien mérité.

« Tu vois, j'ai décidé de faire la paix, Nox. »

Il se massa la joue. À tous les coups, il allait se taper un hématome. S'il eut bien envie de répliquer avec un trait d'esprit bien à lui, un simple regard à sa camarade lui passa l'envie. Il devait conserver sa couverture.

« Aïe ! Vous êtes malade ?! Je ne vois pas de quoi vous parlez... moi, c'est Sirius. J'aimerais récupérer mon associée. Et ma marchandise, aussi ! Je n'ai rien à voir avec vos affaires obscures. » Billy le regarda avec un air inquiet. Ça sentait le sapin, cette histoire.

Brandt fronça les sourcils.

« Tiens donc ? » L'assassin dévisagea l'homme... puis ses camarades. Un sourire se dressa sur son visage. « Mais oui ! C'est vrai. Comment j'ai pu te confondre avec cet idiot... Allez, tu as rendez-vous avec Edward, non ? Il est juste là-bas. » Sur ces mots, il retourna sur son perchoir.

Si Nox aurait dû se réjouir de la tournure des événements, il connaissait beaucoup trop bien l'assassin pour que ça soit le cas. Il devait préparer quelque chose. Il n'eut toutefois pas le temps de ruminer l'idée, puisque l'un des bandits fit signe à leur trio de s'approcher. Il leur intima d'attendre non loin de la porte, où Edward allait les recevoir sous peu.

Dans ces conditions, le magicien décida de galvaniser ses troupes.

« Vous voyez, ce n'est qu'un malentendu. Je suis sûr que tout va bien se passer. » Après son front, voilà que c'était sa joue qui était toute rouge.

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

Arrivés dans les quartiers les plus méprisés d'Imil, Freyja ne pouvait que sentir les lourds regards sur sa présence non désirée. Cela ne lui fit pour autant, aucun effet, elle avait l'habitude de pouvoir déranger. Tant que rien n'est intenté, il n'y a aucun problème. Néanmoins, au fur et à mesure de leur avancée, la chevalière se rendit compte qu'elle aurait sûrement dû demander des renforts auprès de ses collègues les plus aguerris dans la ville. Des regrets, qui allaient se confirmer, mais bien trop tard. Le trio arriva enfin devant une sorte de trappe, menant vers un sous-sol. Vraiment ? Ils allaient devoir crapaüter dans les reliques d'Imil ? Même si l'envi de s'enfermer dans un lieu sombre et inconnu lui était rédhibitoire, elle n'en eut pour autant pas le choix. Oui, la chevalière avait promis à Sirius de l'aider, et elle allait tenir parole.

S'engageant à son tour, son regard scruta chaque recoin de cette planque. Il n'échappa pas au regard de la jeune femme, la manière habile et aisée de Sirius de trouver le bon chemin dans cet endroit... Qui doit pourtant lui être inconnu. Un mauvais point pour lui, qui ne passe pas inaperçue. Freyja resta toutefois sur ses gardes, regardant autour d'eux aux tels cas d'une mauvaise rencontre. Ce ne sera que lorsqu'ils entreront dans ce qui semble être une grande salle, qu'elle entrouvrit les lèvres pour demander des explications... Vite interrompue par l'irruption d'une flèche s'interposant vivement auprès de son ami. La main de la chevalière eut le réflexe de se poser sur le haut de sa lance, par-dessus son épaule. Mais se stoppa à la vue de ces hommes leur faisant face. Ils étaient bien plus nombreux, et tout geste brusque et irréfléchi pourrait causer bien plus de tort au trio. D'autant plus, qu'ils ne pouvaient à présent plus faire demie-tour, pris littéralement au piège.

Préférant alors rester en retrait, et d'observer ses hommes, elle laissa Sirius en avant. Ce dernier trouva toutefois encore l'occasion de plaisanter, fanfaronnant devant le fait de connaitre l'homme qui se tenait face à eux. Arnor ? Et bien... Ils ne sont pas tirés d'affaire... Ce cher Arnor s’avança d'ailleurs vers le magicien, lui parlant de manière plus ou moins familière. La jeune femme eut le réflexe de vouloir s'interposer devant eux face au coup porté par ce nouvel "ami", mais fut stoppée par Billy qui savait très certainement que Sirius serait maitriser la situation.

Bien. Elle les laissa converser quelques minutes, avant que le trio ne se trouva à attendre patiemment que l'on ne -s'occupe d'eux-. Freyja avait perdu patience, et pourtant Sirius continua son petit numéro. Il était temps qu'il soit franc avec elle, du moins s'il comptait sortir vivant d'ici. L'une de ses mains vint saisir fermement l'avant bras du magicien, et l'emmena avec elle à quelques mètres des autres. Dans le but, de lui parler de manière, si l'on peut dire, discrète, bien que l'endroit ne pouvait pas le permettre. Son air était grave, et à la fois agacée de ce qu'il se passait.

" - Tu te fiches de moi ? Est-ce que tu as -ne serais-ce un minimum- conscience du fait qu'ils ne nous laisseront jamais ressortir d'ici sans encombres ?"

Qui plus est, laisser partir une chevalière de Cinis, qui pourrait ainsi rapporter aux hautes autorités le lieu où ces bandits se tannent depuis tant de temps. Non, Sirius ne pouvait pas être aussi idiot, ou alors lui pense que la jeune femme l'est tout autant... Non, il n'oserait pas ? Une évidence qui pourtant, parait de plus en plus probable à la chevalière qui commença à développer une méfiance envers son ami. Bien trop de choses clochent... Néanmoins le lieu et la situation dans laquelle ils se trouvent, ne semblent pas propice aux explications.

" - Cet endroit, tu le connais. Je l'ai bien vu à ta manière de t'y aventurer si aisément. Ce type t'a appelé Nox ?! Ne me fait pas croire à une erreur. C'est quoi cette histoire ?"

Elle lui demanda des explications, sans pour autant lui laisser la moindre marche de manœuvre pour qu'il puisse parler à son tour. S’apprêtant de nouveau dans ses remontrances, elle fut toutefois stoppée par ce fameux Arnor, qui leur indique que le très cher Edward était près à les recevoir. Le regard de Freyja envoya une dernière œillade perçante à l'encontre de Sirius.

Halloween

Touché, coulé. Il y avait eu des circonstances peu favorables. Il n'avait pas prévu la présence de la Buse, ni son intervention, d'ailleurs. Edward n'était pas bien malin, et le magicien savait pertinemment qu'il aurait pu l'embobiner pour conserver sa précieuse couverture. Pourtant, il avait fallu que l'archer vienne tout gâcher. L'étau commençait à se resserrer, et avec lui, les chances de profiter de la présence de Freyja. Cela étant, il aurait été stupide de ne pas penser au pire, c'était son modus operandi. Or maintenant, sa réussite reposait sur la perspicacité de l'hôte des lieux, et s'il en croyait sa réaction, son prétendu échec était en passe de devenir un atout pour sauver les meubles avec la chevalière.

Ils entrèrent alors tous les trois. La première chose que Nox vit, ce fut Theresia, attachée et bâillonnée aux côtés du grand chef. Elle n'avait pas l'air d'être blessée, mais quand même bien remontée. Heureusement pour eux, les malfrats étaient bien plus complaisants hors du marais. Le magicien se donna un air inquiet en entrant, rien à voir avec la manière dont la figure de proue de la Confrérie agissait généralement. Edward ne manqua d'ailleurs pas de le remarquer, et quand ils furent à portée de voix, celui-ci entama.

« ...alors c'est toi, l'usurpateur ? » L'homme semblait sévère. Il avait les cheveux grisonnants. Sirius ne l'avait jamais rencontré personnellement, et ça jouait en sa faveur. Cela dit, il ne l'avait pas imaginé comme ça. Il resta silencieux, car son interlocuteur ne semblait pas prêt d'avoir fini.

« T'as quel âge ? Vingt ans ? Plus ? J'sais pas si t'es familier à ce monde, mais t'as mal distribué tes cartes. J'supporte pas les coups bas. Piquer l'nom d'un type, peu importe sa réputation, ça m'plaît pas. Maintenant, j'vais entendre tes raisons, et dépendant de ça, j'te jugerai. Ah, j'veux bien savoir pourquoi t'as ramené une garde dans mon repère, aussi. »

Il leva la main, c'était le signe qu'il pouvait parler.

« Je... m'appelle Sirius, déjà. Enchanté, hein. » Il entrelaçait ses doigts comme un adolescent anxieux. « J'ai bel et bien emprunté le nom de Nox... mais j'aimerais préciser que c'est lui qui m'a incité à l'employer. C'est vrai, quoi, je n'avais aucune de chance d'accéder au marché noir de Cinis autrement, il faut dire que vous êtes un peu... fermés, non ? »

Edward fronça les sourcils.

« Je rigole, je rigole. Vous avez inspecté ma marchandise, non ? Je pense qu'on peut toujours faire affaire. Ces médicaments sont... »

« Illégaux à Cinis, oui. Mais particulièrement efficaces contre le froid, plus effets additionnels. »

« Je pensais qu'ils pourraient aider ceux qui survivent dans la rue. »

« Noble cause, hein. T'es définitivement pas Nox, mais ça me rend perplexe. Je l'ai déjà eu en face de moi, il avait pas la même posture... pas la même gestuelle... il avait un masque, aussi... et son costume ridicule. Mais cette voix... ta voix lui ressemble un peu. M'enfin, j'suis pas parano au point d'croire qu'on peut mimer à ce point sa façon d'être. Tu dis que c'est Nox qui t'a recommandé, alors ? »

« Il m'a donné les outils pour faire affaire avec vous, d'après lui ça allait être marrant. J'avais pas idée... »

« Et la chevalière ? »

« C'est une amie. J'ai, euh... » Il rougit. « J'ai été un peu dépassé. J'ai eu peur de pas faire le poids. »

« M'ouais. Tu fais toujours pas l'poids, gamin. Mais j'suis pas cruel au point d'juger un gosse qui veut entrer dans l'monde des grands. J'ai de l'honneur, et si j'décide de pas vous faire pendre, j'espère que t'en prendras de la graine. Tu feras tes affaires en ton propre nom. »

« Ça serait un plaisir de faire affaire avec vous. »

Sirius ne regarda pas Freyja, car il savait qu'il y verrait l'enfer.

« Ah ouais ? Bah attendez dehors, j'vais débattre. Dégagez. »

Ils s’exécutèrent sans tarder. Ils n'avaient pas vraiment les moyens de négocier, d'un sens.

Le magicien ne manqua finalement pas de s'adresser à son amie.

« Je suis désolé, j'aurais dû t'en parler. J'ai eu l'occasion de saisir une cargaison de médicaments illégaux à Nebula. Comme j'ai appris qu'il se vendait énormément à Cinis, j'ai demandé conseil à ce... Nox. C'est lui qui m'a donné cette adresse. Mais je ne pensais pas que ça se passerait comme ça. D'habitude, je marchande des choses un peu plus... communes. » Pour ne pas dire légales. « Apparemment, ce médicament permet de combattre le froid... mais consommé en grandes doses, il finit par agir comme une drogue. J'imagine que c'est pour ça qu'il est si convoité ? En réalité, je me suis souvenu des gens qu'on croisait dans la rue et qui survivaient très mal aux intempéries, et je me suis dit que je pourrai faire la différence en fournissant un revendeur. C'était stupide de ma part. »

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

Le trio fut enfin convié à rentrer pour faire face à ce fameux Edward. Ce dernier ne semblait au final, pas aussi impressionnant qu'elle ne se l'était imaginée. Pour sûr, elle suivait la conversation dans ces moindres détails... Une mauvaise identité ? De la drogue ? Le marché noir ? Au fur et à mesure de leur conversation, Sirius devait sentir la chevalière bouillonnante à son encontre. Ils vinrent à reparler de nouveau de ce Nox, un autre contrebandier à Cinis ? Sa mémoire capta chaque nom, chaque détail qui pourrait lui être nécessaire à l'avenir. « Ça serait un plaisir de faire affaire avec vous. » C'est une plaisanterie... C'est ça ? Freyja eut pour réflexe de mener sa main sur son front, totalement exaspérer. Mais ne dit rien... Toutefois, il ne perdait rien pour attendre.

De nouveau, le trio fut mit à part, en attente du "grand jugement".

" - Sérieusement... Il n'y a vraiment que toi pour te fourrer dans de pareil situation. Sais tu que c'est à cause de ce que tu vends, que nous chevaliers, sommes parfois amener à intervenir ? Ses personnes sous l'effet de drogue, qui se battent entre eux, ou pire en s'en prenant à des innocents. Combien d'imbéciles j'ai du séparer à cause de ça. Et toi tu... "

La jeune femme se coupa net, et lança un soupir. A quoi bon en venir aux remontrances maintenant. Qui plus est, si l'on écoute les dires de Sirius, son intention se voulait noble... Aider les pauvres ? Peu de monde en sont capables de nos jours.

" - Sirius... "

Dans un souffle, ses paupières se fermèrent. Les fins doigts de la chevalière vinrent pincer doucement l'arrêt haut dessus de son nez, signe d'une certaine exaspération. Elle réfléchit à la situation, qui semblait réellement complexe. Travaillant pour l'ordre de Cinis, elle ne pouvait ainsi laisser passer les choses... Encore moins maintenant qu'elle connait le lieu qui regroupe des malfrats. Néanmoins, Sirius c'était, malgré lui, placé bien en évidence dans ce conflit. Elle le trahirait si elle venait à parler de ce lieu et ces brigands. Et en toute honnêteté... le trahir serait se trahir elle-même, car elle en est incapable. Freyja fit alors, quelque chose à quoi Sirius ne devait certainement pas s'attendre. Relevant le regard vers lui, elle s'approcha sans hésitation et posa ses lèvres sur les siennes. Quelques secondes... Oui, quelques secondes seulement, avant de s'écarter de nouveau. Son regard fit face au sien, qu'elle savait perplexe. Or, la jeune femme ne lui laissa pas le temps de retomber sur terre, qu'elle leva la main pour lui infliger une droite... Non non, pas une giffle, une vrai droite, dans la joue du magicien. Bon, elle n'y mit pas une force majeure, comme le pauvre a dû subir toute à l'heure par l'autre homme. Mais le geste était là.

" - Voilà, comme ça si on ne sort pas d'ici, tout est fait. Entre nous, il vaut peut-être mieux pour toi que je n'en ressorte pas car ce ne sera pas la première action que tu revivras hors d'ici. "

La douce et bienveillante Freyja, avait laissé place à une femme quelque peu... énervée. Bien que pourtant, sa manière de parler resta calme et posée. Elle espérait toutefois que ce fameux Edward soit assez idiot pour les laisser repartir... pourquoi idiot ? S'il savait que Sirius et ses deux employés n'iront pas parler de lui... Car cela serait se mettre eux-même en prison... Autant pour une personne ayant pour rôle la protection de Cinis.. Après tout, on voit de tout alors pourquoi pas.

Sur ces derniers mots, elle avait tourné le dos à Sirius, bras croisé, attendant ce qu'il allait maintenant advenir de la suite. Son regard ne pouvait s’empêcher de fixer Brandt, celui dont elle se méfiait bien plus de ses réactions.

Halloween

Sirius en était certain. Sa pommette allait doubler de volume dans les jours à venir. Il se massa la joue, l'air on ne peut plus surpris. Une surprise en demi-teinte, pour le coup. Il s'était attendu à tout, sauf à ça. Son cœur avait fait le tour du moulin sans prévenir. Pourtant, son esprit décida de garder en mémoire la chaleur de ses lèvres, plutôt que la fermeté de son poing.

Il esquissa un sourire. Un sourire pour lui-même, tant peiné que radieux. Eût-il été des années en arrière ; il aurait sauté sur l'occasion. Il se contenta plutôt de se redresser, d'avoir l'air digne. Il se trouvait quelqu'un, au fond de lui, qui ne le laissait pas se morfondre.

« Tu crois vraiment que je nous laisserais mourir ? »

Sirius et Nox avaient un point commun. Ils étaient cupides, ils ne renonçaient à rien. Freyja avait été comme un trésor éphémère, qui avait toutefois demeuré immuable dans son cœur. Quiconque serait stupide de vouloir lui faire du mal devant lui. L'homme lui offrit son plus beau pouce vainqueur.

Il transpirait la confiance.

« Franchement, Freyja. C'est pourtant moi, le héros de l'histoire. » Il alla murmurer à l'oreille de Billy.

Les joues rougies, le front déglingué, il se présenta quand on appela son nom.

Cette fois, la salle était remplie. Il y avait Edward et ses hommes, Billy, Freyja, Brandt, et bien entendu Nox. Theresia, quant à elle, se débattait en vain dans un coin de la salle. La pauvre. Le chef se leva, il s'apprêtait à ouvrir la bouche quand...

« Chut, c'est moi qui parle. »

Une ribambelle d'yeux s'écarquillèrent. Une stratégie fort courageuse, certes, mais qui allait les mener à leur perte. En tout cas, c'est ce qu'ils croyaient. Le mage croisa les bras. Il avait tout de suite l'air moins anxieux. C'était impressionnant à voir.

« Bon. Déjà, avant qu'on me tire dessus sans la moindre forme de respect. Brandt, tu es quelqu'un de loyal. Je pourrais doubler ta prime, ce que je vais faire, d'ailleurs... mais ça ne serait sûrement pas suffisant. Alors je te promet un rencard avec Marie-Charlotte. Sans faute, cette fois. »

L'archer, qui avait déjà levé son arc, hésita un instant.

« Je lui dirai de porter son chaperon rouge. »

« ...vraiment ? »

« Qu'est-ce que ça veut dire, Arnor ? »

« Vraiment. »

La Buse poussa un soupir, et mit Edward en joue.

« Rien de personnel, ex-patron. »

« Déjà, ça c'est fait. Billy ? »

« Oui. » Le jeune homme acquiesça simplement. Rien ne se passa.

Si les gardes du hors-la-loi ne semblaient rien à y comprendre, Sirius, lui, restait imperturbable. Bon, il avait peut-être un petit sourire, vu que comme d'habitude, tout se passait comme prévu. Il lança un coup d’œil à Theresia, qui semblait, elle aussi, avoir bien compris le message.

« Tiens, c'est marrant Edward, t'es tout de suite plus sage maintenant que le meilleur archer de la région a son arc pointé sur toi. Woaw... j'adore ce sentiment. Tu sais, Arnor, c'est quand l'autre a l'impression d'avoir l'ascendant sur toi depuis le début, et là... paf ! Échec et mat. Et le pire, c'est que rien n'était prév-... euh, si. Tout était bien évidemment prévu. Theresia ? »

« C'est bon. La corde était usée, visiblement. Merci Billy. »

« La chance. » Nox ricana. Merci les résonances, surtout.

L'adolescente se glissa derrière les mercenaires et leur titilla le dos de ses dagues. Pas bouger.

« J'espère que vous êtes prêts pour le moment émotion, parce que j'ai beaucoup de choses à dire. De toute façon, c'est pas comme si vous aviez autre chose à faire ! Hahaha. Alors, tout a commencé quand j'étais un simple petit magicien itinérant... » Billy passa sa main sur la figure. Lui qui pensait échapper au monologue. « J'étais venu me produire en spectacle ici, à Imil. Je ne roulais pas sur l'or, et le froid me rongeait la peau jusqu'au os. Autant dire que je ne me plaisais guère, jusqu'à ce que je rencontre... Freyja, la jeune femme ici présente. J'ai dès lors pris du plaisir à fouler ces pavés. Jusqu'à ce que je remarque à quel point la pauvreté pouvait être meurtrière, ici. Est-ce que je pouvais y faire quelque chose ? Bien sûr que non. J'étais un incapable. Sirius était un incapable. » Il regarda la chevalière. « Sirius était quelqu'un de gentil. Trooop gentil ! Or j'ai quitté cette ville dans le regret. Le regret de ne pas avoir pu toucher le cœur de celle que j'aimais, et de ne pas avoir pu aider les pauvres gens qui vivaient là non plus. »

Brandt soupira. « Tu peux écourter encore plus, s'il te plait ? »

« Oui, oui ! Tu l'as sûrement compris, Edward. Je suis Nox. Et je sais que tu souhaites me trahir depuis que j'ai démantelé le réseau de prostitution de Maverick. Je le sais, car même si tu te cache derrière le masque que tu appelles honneur, tu pues la décadence. C'est pour ça que je t'ai approché sous un autre nom, même si une valeur inconnue est venue s'ajouter à l'équation. Or, en soi, j'aurais très bien pu persévérer dans ma supercherie... mais il s'est passé une chose à laquelle je ne m'attendais pas vraiment. » À nouveau, il lança une œillade à la jeune femme. Ça n'en finissait pas. « Oui, bon, bref. J'ai pas envie que notre invitée se sente menacée, car oui, tu n'es plus chez toi. La Confrérie prend possession des lieux, et par conséquent, de la distribution de substances sur le territoire d'Imil. Tu es donc viré. »

« Pardon ? Tu crois que t'peux rentrer d'mon quartier général comme ça et tout m'prendre ? »

« Bien sûr. Je le fais assez souvent. Je vais changer les règles, comme j'ai commencé à le faire à Caer Hrid. Et toi, tu n'as pas ta place dans mon monde. Je m'apprête même à réaliser un accord avec notre chevalière ici présente pour qu'elle n'interfère pas dans les affaires de mon groupe. C'est ce que tu voulais, non ? Ne plus avoir à arrêter de drogués violents dans ta ville. Si je deviens la seule plateforme de distribution, ces médicaments serviront à soigner, et plus à créer des dépendances. Peut-être même que j'arriverai à fournir du travail aux pauvres. Je suis un génie, après tout. »

Cette fois, il se tourna directement vers l'intéressée.

« Si tu acceptes de m'aider à sauver ces gens, alors je te dirai toute la vérité. Parce qu'on sera associés. Et peut-être aussi parce que je t'aime encore, malgré tout. » On crut voir les yeux de Billy s'échapper de leurs orbites. S'il avait pensé entendre son boss dire ça un jour...

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

En voilà une déclaration qui mit la jeune femme dans un embarra qui devait se lire sur son visage. Qui plus est, devant une belle assemblée... Chacun semblait attendre une réponse de la femme à la chevelure d'améthyste, comme si cela devait s'agir d'une réponse à une demande en mariage. Bon, n'allons pas si loin, cela étant juste pour démontrer sa perplexité face à la chose. Freyja avait l'habitude de mener la cadence avec les hommes, tout en restant plus ou moins d'une certaine distance. Car la jeune femme ne pouvait jamais offrir plus que de belles paroles, parfois peut-être... Des petits gestes de tendresse, sans rien de plus. Pour le moment, elle ne savait pas vraiment quoi répondre... Tellement de choses furent dites en un seul coup. Les révélations de Sirius sur son identité, sur sa nouvelle activité, mais aussi sur ses sentiments à son encontre. Freyja ne pourrait vous dire ce qui la tourmente le plus. Une chose était toutefois certaine, jamais elle ne l'aurait embrassé si elle ne ressentait pas non plus quelque chose pour le magicien. L'excuse du dernier baiser avant la mort n'étant surement qu'un simple prétexte qu'elle c'était donnée.

" - Tout ça... C'est bien joli mais... Et si je refuse, et que je décide de tous vous emmener au devant d'un jugement pour votre contrebande ? Aussi charitable que ta quête puisse être, tu te doutes bien qu'elle n'a rien de légalement admissible à Cinis ? "

Une nouvelle fois, la chevalière semblait en conflit avec elle-même. Ce rendait-il seulement compte de ce qu'il pouvait lui demander ? Même si la cause était noble, cela lui vaudrait sa place, et de lourdes sanctions si ça venait à se savoir. Mais d'un autre coté... Maintenant qu'elle se trouve face aux faits, et à toutes ses personnes... Son nom pourra de toutes manières toujours refaire surface. Mais peut-être, devait-elle simplement arrêter de penser comme une personne sous les ordres de Cinis et de l'Egide Blanche... Peut-être, devait-elle simplement penser à sa manière, comme Freyja l'a toujours fait. Mais elle était un peu perdue dans ses réflexions, il faut dire que la situation n'était pas des meilleures pour apporter un bon discernement des choses. Son regard se posa dans celui de Sirius... Pardons, Nox. Elle n'avait pour autant pas de mal à le reconnaitre. Il était toujours l'homme qu'elle a connu, aillant simplement évoluer d'une manière qu'elle n'avait pas imaginé.

" - Il est tout autant inadmissible de laisser ses gens se meurtrir à cause de la guerre... "

Un murmure pour elle-même, une réflexion qu'elle s'apporta. Il ne faut pas se le cacher... Pourquoi préférait-elle se charger des créatures plutôt que des conflits humains ? Pour justement, éviter de voir cette misère. Bons nombres de personne à la rue, sans compter ces soldats blessés par la guerre et ne pouvant avoir accès à des soins pas la suite... Elle ne le supportait plus. Au fond, Freyja n'était pas si différente de Sirius, même si les chemins qu'ils ont pris ont été différent. Il y a encore, bien des choses qu'elle aimerait savoir, n'étant très certainement pas au bout de ses surprises avec le magicien.

" - Dans ce cas, tu permets que je pose mes conditions. A Cinis, je ne veux être informée de tout, que rien ne soit fait sans mon aval. J'ai accès à toutes les informations de chacun et des tâches qu'ils doivent accomplir. "

Sa voix s'éleva un peu, pour être sûre d'être entendue de tous. Car ce n'était pas seulement à Nox à qui elle s'adressait, mais à l'assemblée ici présente puisqu'ils étaient tous concernés par sa requête.

" - Concernant le reste... Je ne pense pas que cela regarde les autres. "

Plongeant son regard dans le sien, se tenant à quelques centimètres seulement de lui, un rapprochement qui pouvait déjà en dire long. Ils avaient des choses à clarifier, du moins, surtout Sirius. Mais ce genre de choses ne regardaient que eux, Freyja préférera en parler seul à seul s'ils le peuvent. Néanmoins, tout le monde ne semblait pas en accord avec ce changement si rapide... La prise de pouvoir de Nox ? Ou le fait qu'une femme veuille prendre les rennes ? Les deux à la fois ? Une dague vint alors siffler en leur direction, stoppée net par la barrière magique que la chevalière instaura rapidement entre les deux personnages. Elle n'avait pas vu d'où le coup avait été porté, et évidement, tout le monde regardait en l'air.

Halloween

« Vous voyez ? Y'a pas que moi qui le dit. Bien sûr que tu p-... »

Fiou... et paf ! Blocage en beauté. C'était moins une. Visiblement, le changement de propriétaire n'était pas au goût de toute la populace. C'était avéré et confirmé, les hommes n'étaient pas égaux. Certains faisaient preuve d'un terriiiible mauvais goût. Il suffisait simplement de connaître Dullahan pour le savoir. Quoi, ils ne voulaient pas d'un leader charismatique et mystérieuse à leur tête ? Très bien. Une erreur lambda pour des gens lambda.

« C'est marrant, parce qu'il y a quelqu'un qui a pensé pendant, quoi, une seconde... ? Qu'il avait une chance contre moi ! Bien joué. C'était bien tenté, sauf que nous sommes les gentils, et par conséquent, c'est nous qui gagnons à la fin. Bon, c'était qui ? »

« Moi. J'ai pas peur d'toi, et je te laisserai pas dégager mon père. C'est notre repère ! »

« Ouh, c'est de la triche, ça. N'essaie pas de me faire passer pour le méchant. Et d'ailleurs, depuis quand tu as un fils, toi ? »

« Enguerrand, arrête ! Tu vas te faire tuer. On a pas l'choix. »

« Enguerrand ? Sérieusement ? » Nox éclata de rire.

Tout le monde le regarda.

« Ah, désolé. Il y a bien qu'à Cinis qu'on entend des noms pareils. Bon, allez, Enguerrand ! C'est l'heure de faire pipi et d'aller au lit. Sérieusement, même mon hamster de compagnie a un meilleur instinct de survie que toi. » Nox haussa le ton. « Il y en a d'autres qui comptent se rebeller ? Parce que ça serait plus pratique si je pouvais prévoir à l'avance, hein. Non, personne ? Bon. » Il reporta son attention sur le jeune homme, qui ne savait plus trop où se placer. « Allez hop, pas de bêtises. On va vous charger, ton père et toi dans une chaloupe, à l'entrée du canal. On va vous donner un couteau et vous ligoter, mais pas trop fort non plus. Le but du jeu, c'est de voir combien de temps et de mètres vous allez passer avant de vous libérer. Une fois que vous aurez profité de ce moment en famille pour réfléchir sur votre piètre existence, vous deviendrez des fermiers et cultiverez ce que vous voudrez... peu m'importe, moi, tant que vous venez pas nous faire chier. Ça vous va ? »

« On s'vengera, Nox. Tu vas payer. »

« Oui, oui. Maverick disait ça aussi. Mais moi, je vais bien. » Il sourit à l'assemblée pantoise. « Vous, ça va ? Au poil, non ? Bah voilà. Pas de vengeance à l'horizon. Allez, ils ont du chemin à faire. Billy, tu t'en occupe avec Brandt. Theresia, je te laisse négocier la paie de nos nouveaux camarades. Allez, dégagez le plancher, et que ça saute ! »

Les anciens propriétaires des lieux se firent embarquer sans sommation. Très vite, la petite salle se vida, et il ne resta plus que Freyja et Nox.

« On aura sûrement le droit à des représailles. Je sais que certains mercenaires travaillaient exclusivement pour Edward. » Il haussa les épaules. Un autre problème dont il se chargerait avec brio. « Comme prévu, j'ai des hommes qui devraient arriver d'ici quoi, deux ou trois jours ? En attendant, je demanderai à Billy de faire un peu de ménage. Mais, plus important ! » Il désigna le siège où trônait Edward, dans l'ancienne salle du conseil. « Votre place, demoiselle. J'ai mûri votre proposition, et j'ai décidé d'accepter. Ô charmante Freyja, je vous nomme gouverneure des affaires de la Confrérie à Imil, et par extension, dans la région de Cinis. Ce sera un honneur de travailler à vos côtés. » Il sourit. « Tu m'aideras à diriger mes plans dans les environs. Je te donne autant de pouvoir décisionnel que moi, je crois qu'on ne peut pas faire mieux niveau confiance. »

Oh, mais ce n'était pas entièrement une action du cœur pour autant. Elle était comme lui : elle souhaitait le bonheur de ceux qui avaient eu moins de chance. Elle connaissait la région, et surtout, l'autorité. Elle était la partenaire parfaite dans son entreprise.

« Alors, qu'est-ce que tu en dis ? C'est la classe, non ? »

“L'illusion est la première apparence de la vérité.”

L'on ne peut réellement en vouloir à ceux qui ne souhaitent pas voir un changement intervenir. Ces personnes qui ont toujours eu leurs petites habitudes, leurs manières de vivre et de faire les choses à leur façon. Et voici, que leur tombe sur le coin du nez un chamboulement et non des moindre. Mais Freyja était ferme, hors de question de revenir sur les conditions qu'elle avait posé. Qui plus est, ils devraient au contraire en être heureux... Pourquoi ? Avec une chevalière de leur côté, elle pourrait ainsi dévier les pistes si jamais leur trafic venait à se faire un peu trop voir. Elle aurait la main sur ce qui se dit ou non... Bref, un atout non-négligeable. Ça, Nox semblait l'avoir compris... Mais pas tout le monde à l'évidence. Le fils d'Edward espérait peut-être, à l'avenir prendre la succession de ce dernier, et se voir prendre les commandes. Une ambition que l'on peut comprendre, mais il allait devoir se faire à cette nouvelle situation.

L'art et la manière de Nox pour régler ce conflit, semblaient démontrer qu'il était des plus habitués à ce genre de situations. Même si ces derniers promettaient vengeance, Freyja trouva Nox des plus équitables. Il leur offrait une autre chance ? A eux à présent de décider s'ils veulent la saisir, ou continuer un combat qui, de toute évidence, est déjà perdu.

Se trouvant enfin seule avec lui, la jeune femme baissa légèrement les épaules et souffla. Se détendant un peu, et fermant les yeux quelques secondes pour réfléchir à tout ce qui venait de lui tomber sur la tête. Un ami retrouvé, un conflit à régler, et la voici maintenant à la tête d'une contrebande de Cinis... Bien que cela puisse être justifié par la situation actuelle du pays. Freyja se laissa littéralement tomber sur le siège, se massant doucement les tempes.

" - Bien... Alors, je suis censée t'appeler comment ? Sirius ? Nox ? "

D'une certaine manière, elle connaissait la réponse, il l'avait assez explicitement exprimé devant Edward. Sirius n'est plus, Nox est celui qui se trouve face à elle. La chevalière ne lui laissa toutefois pas le temps de prendre la parole, après tout, il avait déjà bien déblatéré sur ses attentes, ses ambitions, et sur ce pourquoi il avait tant changer. Quoi que... A présent, beaucoup de doutes et d'incertitudes semblaient présentes au seins de la jeune femme. On ne peut lui en vouloir, cela lui faisait tout de même beaucoup d'informations en bien peu de temps. Il lui fallait dans un premier temps, tout prendre en compte, l'accepter...

" - Je crois que tu viens de me jouer, le plus grand de tes numéros. Te voilà donc à nous jouer les Robin des bois... Celui qui sauve les pauvres. Je t'avouerais, que je ne t'aurais jamais imaginé dans un tel rôle. J'ai un peu de mal à croire à tout ça, et je me demande encore plus où ça va nous mener... Si j'ai accepté, ce n'est pas par le simple fait de vouloir faire changer les choses. Je ne me serais pas associée avec quelqu'un ainsi si... Enfin, disons que je te fais confiance, et j'espère ne pas me tromper. "

Oui, la jeune femme savait qu'elle pouvait être aveuglée par des émotions en elle, et non des moindre. Ses sentiments pour Sirius sont réels, en serait-il de même pour Nox ? C'est assez confus, car si lui retrouvait la Freyja d'antan, bien que, plus mûre et plus assurée, elle se voit confrontée à un tout autre personnage. Se redressant, la jeune femme vint, sans croiser son regard, l’enlacer contre elle, cachant son visage contre sa nuque pour lui parler tel un murmure.

" - Il y a tout de même un point sur lequel tu t'es trompé. Le Sirius d'antan, m'avait touché en pleins cœur. Lorsqu'il a disparut de Cinis, il l'a emporté avec lui. Malgré le fait que tu es changé de nom, je le reconnais toujours en toi. Me laisseras tu un peu de temps pour te... ré-apprendre ? "

Halloween

Son propre charisme ne cessait de le surprendre.

« Tu peux m’appeler comme tu veux, Freyja. Nox est un pseudonyme, mais c'est aussi avant tout une partie de moi. Tout comme Sirius. » Il sourit. « Je ne cherche pas à cacher mon identité, hein. De toute manière, si quelqu'un voulait remonter mon passé, il ou elle ne trouverait sûrement pas grand-chose. »

Tout avait disparu, après tout.

« Tu n'as pas à t'en faire. Si je n'étais plus Sirius, je n'aurais pas pu te faire confiance pour m'accompagner. Je ne t'aurais pas confié la gestion de mes affaires à Cinis, et je ne t'aurais pas avoué mes sentiments. On me vante de nombreuses qualités de stratège, mais jouer avec le cœur des autres n'en fait pas partie. » Nox s'attarda sur un imposant coffre dissimulé à l'arrière du trône. « Tu auras tout le temps qu'il te faudra pour t'en rendre compte, de toute manière. Puisque nous sommes maintenant associés. »

Il tenta d'inspecter la serrure, en vain. Il s'en occuperait plus tard.

« Tu penses sûrement t'être embarquée dans une aventure très dangereuse, mais tout ira bien. Tu n'auras certainement pas à te salir les mains, et encore moins à te mettre en danger. » Il hocha la tête. « Je veillerai sur toi, et tu veilleras sur moi. C'est comme ça qu'on fonctionne dans la Confrérie. »

Bon, il était loin de regarder tout le monde comme ça dans son groupuscule.

« D'ailleurs, discutons de ta paye. Qu'est-ce que tu voudrais ? »

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