Tu n’en mènes pas bien large aujourd’hui Saskya. Si tu es plutôt en forme et particulièrement bien réveillée, tu as en revanche les nerfs très à fleur de peau. Certains diront que c’est toujours plus ou moins le cas et ils n’auront pas tout à fait tort … quoi que. C’est vrai que tu donnes bien souvent l’impression d’être à cran. Ce n’est pas toujours forcément le cas. C’est ta façon d’être naturelle … et oui, tu es plutôt insupportable quand tu t’y mets. Aujourd’hui, c’est différent. Aujourd’hui, ton cerveau fonctionne à toute vapeur et ton cœur se trouve être torturé, martelé comme il ne l’avait plus été depuis bien des années. Pourtant, tu sais, ce ne sont que des échos. Des ragots de couloirs comme il y en a bien trop au sein de cette taverne. Des murmures. Des paroles prises à la source et déformées à mesure qu’elles se transmettent. Oui mais voilà, cette histoire, elle résonne dans ta boîte crânienne de façon un peu trop étrange, elle te vrille l’estomac. Tu l’as entendue la veille. Pas un nom, pas réellement de précision, juste l’histoire d’un pauvre gamin balancé à la rivière dans un orphelinat. Le gamin a juste été déclaré mort qu’ils disaient … jamais retrouvé et personne ne s’en ai jamais soucié. Alors oui. Ça, en gros, c’est déjà une partie de ton passé. Néanmoins, tu te demandes encore si oui, ou non, tu es dans le vrai, si tu as raison de te soucier de ça ou si ce n’est finalement qu’une affreuse coïncidence. Tu ne sais rien. Il n’y a rien. Deux soldats d’ici, c’est tout. Hommes, femmes ? Aucune idée. Des soldats ici, il y en avait en nombre alors évidemment, tu étais déjà en train de réfléchir à l’éventualité de remonter la piste. Juste pour en avoir le cœur net, tu avais besoin de ça pour ces nausées qui ne cessaient de te tourmenter.
A bout de souffle après avoir bien trop torturer de tes poings ce malheureux sac de sable, tu finis par simplement te laisser tomber au sol, assise. Un long et lourds soupire s’échappe d’entre tes lèvres asséchées tandis que nerveusement, tu retires les bandages autour de tes doigts. Si au moins tu savais par qui commencer.
@eime d'après
« halloween »