Vous, son altesse Proba de Cinis, êtes tout l'inverse de ce que peut représenter votre père, le Roi Rivegarde. Les on-dit de la Cour royale du Cygne parle de vous comme d'un Prince bien trop arrogant et frivole, aimant jouer aux jeux, étoffant sans arrêt sa garde-robe de fantaisies superflues et s'amusant de la compagnie d'amant.e.s. Vous savez user de vos charmes et de votre facilité à manier la langue de Magna. Vous êtes dans la fleur de l'âge, vous le savez, tout comme vous n'ignorez jamais les avantages à posséder un statut tel que le vôtre.
Vous avez reçu cette éducation que peu des gens de Cinis ne possèdent. Vous vivez dans un Pays où la méritocratie a une place très importante, mais pas assez pour apprendre comme vous à se tenir droit, la tête haute, épaules en arrière et l'esprit altier. Cher Prince.
Vous chérissez, peut-être un peu trop, les choses simples de la vie. La musique, que vous aimez jouer mais aussi écouter en invitant les meilleurs artistes de la région, chantant avec eux d'une voix douce et légère. Les poèmes, surtout ceux lus par les plus grands orateurs de Magna, qui vous donnent leurs avis avisés pour écrire les vôtres. La nourriture, surtout la perdrix à la bière et aux herbes avec des champignons. L'alcool, sous toutes ses consistances, saveurs, odeurs et couleurs. Les plantes psychotropes, que vous aimez prendre dans votre infusion ou accompagnées d'un peu de tabac à fumer. Les nuits étoilées au-dessus des montagnes enneigés et les rires qui font échos dans la vallée glaciaire. Vous êtes par-dessus tout fier de votre Pays, aussi durs les temps soient-ils.

Avant que les difficultés météorologiques ne commencent à inquiéter de plus en plus les conseillers du Roi, que les monstres de la forêt aux mille morts ne lèvent des inquiétudes chez les généraux et que les tensions grandissent entre Cinis et Petram, vous n’étiez qu'un simple prince écoulant des jours heureux. Vous étiez apprécié de votre sœur, de votre père et de la plupart des citoyens du Pays, écoutant leurs demandes, amenant toujours de quoi festoyer et se détendre sur votre passage, que ce soit à Diadème ou à Imil. Vous pensiez faire de Cinis un Pays ouvert et apaisé face aux autres nations. Mais alors que vous remplissiez vos obligations de Prince, votre père et Roi de Cinis déclara la guerre à la Nation voisine, Petram.
Vous avez été envoyé aux frontières, avec tous les autres soldats de l'armée régulière. Vous n'avez jamais aimé la violence, surtout injustifiée, et vous avez toujours souhaité une paix durable. Cette brûlure que vous portez sur le côté gauche de votre visage, touchant aussi votre œil, est apparue aux tout début de la guerre. Elle est ce qui vous a décidé à vous soulever face à votre propre père, le Roi. Face à votre Pays.

C'est à cet instant que l'enfant que vous étiez est devenu un adulte.

Qualités + Défauts:

La météo des montagnes du Nord n'a jamais été clémente. Depuis longtemps, Diadème est plongée dans un hiver sans fin, aux températures froides et pénibles. Mais c'est lors de la saison d'été la plus chaude que le Pays ait jamais connu, que vous êtes né. On raconte que le ciel était dégagé pour permettre d’entrapercevoir le soleil, que la neige semblait fondre pour faire apparaître la roche des sols, et que les lacs du sud de Cinis inondaient alors les plaines. Celle qui vous a donné la vie n'a malheureusement pas survécu à l'accouchement. Elle désirait plus que tout vous faire appeler Proba, en hommage à son grand frère, mort au combat face aux créatures de mille morts. Cette femme, vous ne l'avez jamais connu, et vous ne la considérez que comme une simple femme joliment peinte sur un tableau accroché en haut de l'immense cheminée du salon familial. Elle était le Grand Amour de votre père, et vous savez qu'il n'aurait pas réussi à choisir entre vous et elle. Pourtant, vous vivez toujours avec cette culpabilité qui vous ronge et que votre père n'a jamais cherché à soigner.

Vous avez dû démarrer dans la vie en faisant vos preuves.

Vous étiez déjà vu comme un enfant prodige. Vous avez très tôt appris à lire et à écrire, à compter et à observer. Vous réussissiez toujours à amadouer ceux qui s'occupaient de vous. Vous faisiez ce que vous voulez, en sachant très bien que pour votre père n'allez rien dire, car de toute évidence vous étiez encore trop jeune pour l'intéresser. Vous avez eu une enfance plutôt heureuse, et vous n'êtes pas resté seul bien longtemps puisque vous avez eu une jeune sœur entre temps. Vous n'avez jamais envisagé le fait qu'elle ait une mère différente de la vôtre, pour vous elle était comme n'importe quelle sœur. Elle était surtout aussi très belle. Et appréciée de votre père. Vous avez toujours eu du mal à avouer votre jalousie, parce que dans le fond vous ne vous sentiez pas légitime de l'être. Vous étiez seul responsable de cette part d'ombre dans la famille. Votre sœur, quant à elle, était innocente. Alors à partir de là vous avez décidé d'aller contre les règles de votre père, comme une forme de rébellion. Vous étiez l'enfant difficile, celui qui passait le plus clair de son temps aux soirées mondaines, en allant très jeune auprès des femmes et des hommes, en goûtant aux élixirs et herbes alors même que vous n'aviez pas mué. Vous vouliez apprendre à vous exprimer, en testant vos compétences à l'oral avec des nobles de la cour. Vous vous entraîniez à côté de ça à l'épée, avec le.la général.e des armées, proche du Roi. Vous preniez des cours d'éloquence, de danse et de musique. Mais votre père commençait à s'impatienter, et voyant un potentiel gâché par des frivolités malsaines, vous envoya à l'Académie Militaire d'Imil quand vos seize années s'avancèrent. Vous n'étiez pas le plus âgé à y entrer, mais vous n'étiez pas le plus jeune. Vous vous fichiez bien de ce que pensez les autres, et de toute évidence vous étiez aussi bon dans vos maniements de l'épée que dans vos expressions orales. Vous avez toujours eu des facilités qui pouvaient faire grincer des dents. Mais au fil du temps vous avez appris à remplir petit à petit votre devoir et vos obligations de Prince. En quittant l'Académie, vous êtes entré au service de l'armée régulière, servant la couronne. Votre statut vous donnez bien évidemment des droits, mais aussi des devoirs : vous deviez être là lors des plans tactiques, et aussi pour encourager les troupes. Votre place était de plus en plus proche de votre père, et bien que vous ne le montriez pas, cela vous remplissait de joie.

Vous avez par la suite continué de participer aux soirées organisées à Haut-Quartier d'Imil. Vous aimiez amener des chanteurs et des conteurs de tout horizon pour vous raconter des fables sur les autres nations. Vous avez vécus les plus longues nuits inimaginables auprès d'hommes et de femmes. Vous êtes allé régulièrement à Petram et Nebula pour quelques affaires, et quelques accords sans grandes importances. Vous avez toujours réussi à éviter les confrontations inutiles. Et vous avez entretenu votre réputation de jeune prince plein de frivolités, loin des tumultueux évènements se rapprochant.

Puis la guerre fut déclarée.

Les nations en ont connu, beaucoup. La paix n'a jamais réellement existé. Mais le plus dur c'est que cette guerre fut enclenchée par le Roi de Cinis lui-même. Votre propre père.
Et la nation tout entière semblait le suivre dans ses idées. Même votre petite sœur était de son côté. Vous, le Prince Proba fut alors le seul à élever la voix face à cette décision. La décision de votre propre père. Mais aveuglé, désireux d'être auprès de votre famille et de votre peuple, vous avez fini par suivre les ordres. Mais les premiers affrontements étaient comme un cauchemar éveillé. La frontière entre les deux pays devint en peu de temps un véritable cimetière, jonché de cadavres des deux nations. Traumatisé par cet évènement, et blessé au visage par les flammes du champ de bataille, vous vouliez trouver un moyen d'arrêter cette guerre insensée. La première chose à faire était de résonner son père. Mais tout se finit en lourde dispute, des mots échangés, balancés, et vous décidiez de vous retirer un temps de Diadème pour vous rendre à Imil. De là, vous pouviez rendre compte de votre rôle de Prince sans croiser votre père, ni votre sœur, ni même un seul de ses conseillers. L'heure tourne, et vous vous montriez de moins en moins, déjà victime de tentative d'assassinat, vous vous deviez de vous faire de plus en plus discret.

En secret, vous tentez de ramener le plus de fidèles à votre cause, sous une même bannière. Des hommes et des femmes, de tout âge, de tout statut, et de toute nation. Le chemin sera long, mais vous prenez déjà la route vers Nix, dans l'espoir d'obtenir de l'aide.

Réputation et ce qu'on sait aujourd'hui: