Depuis ses balbutiements, le monde de Magna n’a jamais connu qu’une seule chose : La violence. L’affrontement était le quotidien de tous, hommes, femmes et enfants, sans répit, sans pitié, sans compassion, une haine violente et meurtrière. Les peuples étaient divisés en de nombreux clans montrant leurs appartenances, leurs raisons d’être, leurs conflits. Ces clans n’étaient que des excuses, des prétextes à guerroyer plus encore si bien que très souvent, des alliances se formaient et se déchiraient. Nombreux étaient ceux qui désiraient la paix, et plus nombreux encore étaient ceux qui recherchaient la guerre...
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22.o4 Ouverture du forum xx.xx Bla Bla xx.xx Bla bla
Intrigue
C'est la guerre ! Le Roi de Cinis, a officiellement déclenché les hostilités en accusant le royaume mercantile de Petram d'être la source de tous leurs maux. Une déclaration aussi soudaine qu'inattendue, mais pourtant suivie par une majorité de la population Cinisienne. L'Empire magique de Nix, lui, se contente de faire la sourde oreille aux nombreux tapages qui touchent les contrées voisines, trop occupé à gérer la crise grandissante entre noblesse et populace. Quant à la nation matriarcale de Nebula, la préservation de la paix au sein de ses frontières est bien plus importante que la probable annexion d'une contrée voisine.
Cinis
7
Nix
5
Petram
4
Nebula
5
Scénarios
Prince héritier : Héritier direct de l'Empereur, vous vouez une haine sans limite à l'Impératrice désignée. Pour vous, ce système de désignement est à l'origine de tous les maux qui touchent le pays depuis que l'institut s'intéresse de près au pouvoir. De fait, vous réfutez tout ce que peut avoir décidé l'Impératrice et n'attendez qu'une seule chose : Être à la tête de la nation afin de mettre un terme aux manipulations de l'institut.
Acerbe, tel est le mot qui caractérise le mieux Ferris, Fi’ pour les intimes. A être issue d’une famille sans aucune renommée, on récolte les moqueries et le dédain de ses pairs lorsqu’on naît à Nix. Se faire rabaisser, entendre les petits rires de ces belles femmes, les commentaires déplacés et dédaigneux des plus vieux, subir le rejet de ses pairs, tout cela a créé en elle un sentiment d’injustice extrêmement puissant. Blessez un animal, qu’il soit le plus pacifique du monde ou non, lorsqu’il se sent acculé, il attaque. Ce principe s’applique parfaitement à Ferris. Elle n’est pas du genre à ouvrir le feu la première, mais vous pouvez être certain que si une balle est tirée, elle répliquera d’une façon ou d’une autre. Et elle sait frapper là où ça fait mal.
En conséquence, on peut également affirmer sans trop se mouiller que la jeune femme est plutôt impulsive. Caressez-la dans le mauvais sens du poil, et attendez-vous à devoir subir piques caustiques dans le meilleur des cas, ou coups physiques dans le pire. Une bonne dérouillée détend tout aussi bien que du passif-agressif bien senti … Cela lui a valu quelques problèmes, mais elle préfère à présent manier les mots plutôt que les poings, cela correspond davantage à son image d’intellectuelle.
Parlons-en, de cette intelligence. Ferris a toujours eu une certaine aisance à l’apprentissage. Déjà vive d’esprit depuis son enfance, ce trait de caractère s’est renforcé avec le temps et l’apparition de ses passions, principalement la magie. Elle est capable de prendre du recul sur tout et n’importe quoi, pour mieux y appliquer un raisonnement scientifique. Patiente, minutieuse et perfectionniste, elle tente toujours d’aller au plus profond des choses que ce que sa compréhension le lui permet. Le contrecoup, c’est qu’elle est particulièrement obstinée, voire obsessionnelle. Elle a du mal à savoir s’avouer vaincu, ce qui peut être vu en bien comme en mal, tout dépendant de la situation.
Un autre trait de personnalité que l’on remarque immédiatement chez elle, c’est son sérieux. Souvent imperturbable lorsqu’elle travaille, elle s’arrange toujours pour fournir des résultats dans le temps imparti, qu’importe le temps passé à les obtenir. Sa vie ayant été une lute perpétuelle pour faire valoir son efficacité, elle n’est donc que très peu habituée aux activités de détente, mais n’y est pas totalement fermée. Cela dépendra de son point de vue sur l’activité en question … Point de vue qui peut être parfois hautain.
Eh oui, Ferris n’est pas à l’abri de laisser transparaître de temps en temps un dédain pur et simple envers les autres. Ayant été habituée à ce regard sur sa propre personne, elle s’en est imprégnée pour mieux le ressortir. Les mondanités typiques de Nix, très peu pour elle, par exemple. Se soûler à la taverne en braillant, dansant et riant ? Elle passe son tour, trop contre-productif.
Et que dire sur l’hypocrisie ! C’est probablement la chose qu’elle abhorre le plus au monde. Ces faux-semblants dans lesquels elle a baigné toute sa vie, qu’elle a combattu jusqu’à présent et qui la remettent en cause perpétuellement, si elle le pouvait, elle les ferait tous disparaître d’un claquement de doigts. Vous pouvez donc être sûrs qu’elle fera preuve d’une brute honnêteté envers vous, sauf cas exceptionnels.
A l’intérieur d’elle-même, à son plus grand dam, reste terrée la petite fille qu’elle fut jadis. Celle en manque de reconnaissance, d’attention et cherchant l’amour de ses proches. C’est une part d’elle avec laquelle elle est en conflit permanent, sa forte indépendance souhaitant s’en débarrasser, mais son cœur ne lâchant pas prise. Elle conserve ce complexe d’infériorité bien malgré elle, elle en est consciente, et se refuse à l’admettre. Quand je vous disais qu’elle était bornée …
Finalement, Ferris n’est rien de plus qu’une humaine comme les autres, avec ses qualités et ses défauts. Elle finira bien par prouver au monde, et surtout au peuple de Nix, que personne ne vaut moins qu’un autre.
o3 . Histoire
On ne choisit pas sa famille.
Cette vérité est devenue un jeu de hasard. Une loterie, injuste, cruelle et fataliste. A Nix, tout se joue sur cet instant précis, sur cette venue au monde. Les plus chanceux sont issus d’une famille reconnue noble. Les autres devront lutter toute leur vie. Parfois plus violemment que certains, tout dépend de la réputation de vos parents. Sont-ils vus comme de fiers membres de la société, aux tenues plus chères les unes que les autres, la voix plus mielleuse, vomissant des flatteries à qui veut bien l’entendre, ou bien sont-ils perçus comme des déchets, des poids morts qui feraient mieux de se faire emporter par les brigands ? Eh bien, les miens tombent dans cette catégorie. A peine sortie du ventre de ma mère, et déjà condamnée à une vie sous le signe de la souffrance, de la précarité et de la lutte. J’ai perdu à un jeu auquel je n’ai même pas pu jouer moi-même.
Ils m’ont baptisée Ferris. Un des rares bons choix que mes géniteurs ont pu faire dans leur petite vie de misère. J’aurais pu avoir un frère ou une sœur, mais cela aurait été invivable. D’une part à cause du manque de ressources, d’autre part à cause de la pression sociale. Il paraît que mon oncle paternel n’a pas supporté le poids du jugement de la société sur notre famille et s’est suicidé face à la pression, alors que j’étais encore bien au chaud dans le ventre de ma mère, loin de toute cette hypocrisie criante et pourtant ignorée, acceptée comme la norme. Vous l’aurez deviné, ce même fardeau pesait lourdement sur les frêles épaules désabusées de mes parents. Ils avaient leur façon de penser à autre chose, à alléger leur malheur et faire semblant que tout allait bien devant moi. Lui passait ses soirées à la taverne lorsque j’étais couchée, et elle tentait désespérément de séduire les nobles pour s’émanciper de sa condition inférieure. J’imagine qu’elle m’aurait emmenée avec elle si elle avait pu trouver qui que ce soit d’intéressé, mais cela serait lui accorder trop de crédit. D’aussi loin que je me souvienne, je me suis sentie négligée. Certes, mon père et ma mère passaient du temps, riaient et jouaient avec moi, me racontaient des histoires et des légendes, me donnaient un peu de leur part de nourriture, mais impossible de me défaire de l’impression que leurs attentions cachaient quelque chose de mauvais. Quelque chose qu’un enfant ne devrait jamais avoir à découvrir. Comme par exemple comprendre qu’ils ne sont qu’un instrument de la dernière chance, le dernier espoir de gravir l’échelle sociale, avec un mariage arrangé ou autre. Oh, aurais-je laissé échapper que c’était exactement les plans de mes géniteurs ? Oups, que je suis tête-en-l’air.
Huit ans. C’est l’âge auquel j’ai entendu cette fatidique conversation entre mon ivrogne de paternel et mon allumeuse de génitrice. Lui, complètement éméché, entre bruits de gorge incompréhensibles, cris et grands gestes, elle entre pleurs, hystérie et gesticulations dans tous les sens. Au beau milieu de la nuit. Je me souviens avoir fait un cauchemar, probablement influencé par leurs cris. Tout ce que je voulais à ce moment-là, c’était du réconfort. Eh bien le service de livraison m’a offert du désespoir, pour la qualité de prestation, on repassera, merci bien. Oh, et vous voulez savoir le pire ? C’est qu’ils ne m’ont même pas regardée, alors que j’étais à dix pas d’eux, dans l’éclairage, pleurnichant, mon doudou déchiré contre moi. Encore une fois, pour la qualité du service parental, ce fut déplorable, digne de leur réputation familiale. A cette époque, j’étais une véritable geignarde. Je pleurais pour un oui ou pour un non. Un enfant d’une famille plus riche se moquait de moi ? Je venais chercher mes parents les larmes aux yeux, la voix bredouillante, attendant des mots réconfortants autres qu’un pauvre « Là, ça va aller, ce n’est pas grave », ou encore un « Allez, ça devrait te passer au-dessus maintenant ». Ai-je déjà dit que la qualité du service parental était médiocre ? Oh, pardonnez-moi, je radote maintenant. Mais qu’importe, j’avais également mes petits moments heureux, lorsque des enfants de familles toutes aussi pitoyables que la mienne acceptaient de jouer avec moi, ou que mes parents décidaient que je n’étais pas qu’une opportunité sur pattes.
Cette comédie dura quelques années de plus. J’avais fait mine de ne rien savoir de leur plan foireux pour l’avenir, ne sachant de toute façon pas comment en parler. Je n’avais même pas l’envie d’en discuter, de toute façon. Je venais d’entrer dans la deuxième moitié de mon dixième hiver. Je savais qu’à partir de ce moment précis, à tout moment, un don enfoui au plus profond de moi-même pouvait se manifester. C’était à la fois excitant, et particulièrement anxiogène. Dans notre famille, personne n’avait eu jusqu’à présent de capacité magique potable, d’où notre déchéance. Je rêvais si fort d’être l’exception à ce sort funeste … Seule, je m’imaginais devenir une puissante mage, reconnue de tous, faisant découvertes sur découvertes pour l’Institut. Je me rappelle même avoir été tellement désespérée que je m’en étais remise à prier des dieux imaginaires pour qu’ils m’investissent de cette puissance éthérée. Quelle ironie quand j’y repense … S’il suffisait de croire pour que les choses se réalisent, la vie serait bien plus facile. Et pourtant, c’est ce qu’il m’est arrivé. Lors d’une de ces prières, je me suis concentrée si fort, comme si ma vie en dépendait, que je ne m’étais pas rendue compte tout de suite que mes mains étaient devenues poisseuses, et qu’une forte odeur de fer oxydé assaillait la pièce. J’avais ouvert les yeux, pleine d’inquiétude et d’incompréhension, avant de paniquer et de hurler en voyant du sang filer entre mes doigts, coulant le long de mes bras, tâchant mes vêtements sales. Mon père, seul à la maison, s’était rué dans ma chambre, la mine déconfite et la même assurance qu’un poulet que l’on va décapiter. Plus je bougeais, plus le liquide carmin recouvrait le sol, ce qui me faisait criser de plus en plus, jetant mes bras à gauche, à droite, refaisant accessoirement la peinture des murs de la pièce. Chose qui me fait rire aujourd’hui, je me souviens également avoir jeté involontairement, en tendant mon bras recouvert de pourpre vers le visage de mon père, lui en avoir lancé directement dans les yeux. Je m’étais sans doute évanouie après cela, probablement la faute au mélange de terreur et d’anémie, puisque mes souvenirs sont flous à partir de ce moment-là. Il paraît qu’il m’avait examinée, et n’avait trouvé aucune coupure. La seule explication possible était donc que ma résonance venait de s’exprimer en grandes pompes. Probablement l’un de mes meilleurs souvenirs.
Depuis cet heureux incident, je n’avais plus qu’une envie : entrer à l’Institut. Mais ça, c’était sans compter nos ressources financières déjà bien maigres. Mon paternel n’a jamais arrêté de boire, bien au contraire. Et ma mère, eh bien … Elle ne rapportait pratiquement rien financièrement. L’un comme l’autre devaient se contenter de tâches ingrates, comme les moins que rien sont censés le faire à Nix. Pourquoi offrir un bon travail à des familles inférieures, après tout ? Qu’importe, il fallait à tout prix que je puisse y entrer. C’est alors que ma phase de rébellion s’est mise en route, lentement mais sûrement. Agée de douze ans, je traînais dans les rues, principalement près des commerces et des marchés d’Edogrist, là où nous vivions. Je ne savais pas encore utiliser de façon stable ma résonance bien évidemment, mais elle m’était bien utile. Si je puis dire, je pense que j’avais le sens de l’arnaque dans le sang, du côté de ma mère. Les touristes étaient mes principales cibles, car je savais pertinemment qu’une enfant pauvre serait ignorée par mes pairs. Mon coup était simple : repérer les bourses, faire l’enfant blessée, m’en emparer et fuir comme si ma vie en dépendait. Quelque part c’était le cas : je jouais ma vie et mon avenir sur ce coup. Les premières fois furent très difficiles, à la fois mentalement mais aussi physiquement. J’ai toujours été frêle. Et je n’étais qu’une petite fille. J’avais certes une volonté d’acier, mais cela ne suffisait pas à faire partir la peur d’être prise, punie ou pire. Bon nombre de fois, mon échappée sauvage a bien failli se terminer. J’avais vite compris que ma seule possibilité de réussite reposait sur ma connaissance de la ville, de ses passages étroits où seul un enfant maigre pouvait se faufiler. Et l’un de ces passages m’avait conduit à une vieille bibliothèque tenue par un homme à l’âge aussi avancé que certaines des œuvres qu’il possédait. Il avait compris ce que je faisais au bout de trois ou quatre fois à me retrouver dans son grenier, sans m’avoir vue passer par la porte, une bourse plus ou moins remplie à la main. Je ne sais toujours pas si c’est la pitié ou autre chose qui l’avait motivé à faire ce qu’il avait fait, mais je me rappelle d’une main tendue, un petit sourire caché derrière sa barbe blanche, me demandant si je voulais remplir moi-même ma bourse plutôt que de prendre celle des autres.
J’avais cessé de voler. Je m’occupais de ranger les livres et de passer le balais, faire la poussière et ce genre de choses. En contrepartie, je gagnais chaque jour quelques pièces, et le droit de lire autant d’ouvrages que je le souhaitais. Je trouvais même parfois au grenier, mon coin de lecture préféré, quelques livres traitant de la magie. Tout était si compliqué que je mis des années avant de commencer à comprendre les tenants et aboutissants de leurs sujets. Parfois, mon bienfaiteur me donnait quelques conseils avisés pour m’aider à mieux maîtriser ma résonance. Il m’apprenait aussi la langue arcanique, un impératif pour ce dont je rêvais. J’ai toujours soupçonné ce vieux hibou d’être plus qu’un bibliothécaire, mais je n’ai jamais abordé le sujet avec lui. Mes relations avec mes parents devenaient de plus en plus inexistantes, mais je m’en fichais. Tout ce qui comptait pour moi à présent, c’était d’entrer à l’Institut. C’était de prouver aux yeux du peuple de Nix que même une moins que rien pouvait s’élever, et montrer qu’au final, elle a autant de valeur que n’importe qui dans ce foutu pays, noble, roturier ou encore en-dessous de l’échelle sociale. Ma génitrice abandonna même le navire, au sens strict du terme, puisqu’il paraît qu’elle a embarqué en clandestine sur un navire en direction de Nebula, durant ma quinzième année. Je n’ai jamais eu de nouvelles depuis. Mon père s’enfonçait encore plus profondément dans le monde rose et amical qu’est l’alcoolisme, mais cela ne me faisait plus rien à présent. Terminé la frêle Ferris. Fini de se faire marcher dessus, et rabaisser à la moindre occasion. Place à la nouvelle moi, parée pour prendre d’assaut l’Institut, avec mon propre argent, mes propres moyens.
Si le décor était fort dépaysant, je ne me sentais pas pour autant nostalgique, depuis que j’avais pu m’inscrire à dix-neuf ans dans ce lieu si réputé. Oh, je me sentais même comme à la maison, puisqu’il y avait exactement le même genre d’individus, si ce n’est pire, dans la capitale. Des fils et filles à papa, tous plus riches les uns que les autres, pensant stupidement que leur nom de famille faisait leur talent. Quelle douce illusion sucrée que ce voile qu’ils se mettaient eux-mêmes sur leurs petits yeux. Je suis certaine que lorsqu’ils y pensaient, ils suçaient leur pouce comme de vrais petits bébés, plutôt que de travailler. Parce que oui, travailler, vous comprenez, c’est quelque chose pour les pauvres comme moi … Eux n’ont pas besoin de cela pour gagner leur vie. Oh s’ils savaient que dans mon imaginaire, je les envoyais tous à Cinis … Là-bas, ils feraient sans doute l’expérience de ce que j’ai vécu moi-même durant toute ma vie. Oh quelle douce, douce vengeance … Au moins, cela me permit de rapidement me faire un nom au sein de l’Institut. Et aussi de donner un sacré coup de pied dans la fourmilière. Des rumeurs avaient même commencé sur le fait que je trichais, que quelqu’un comme moi ne pouvait pas avoir autant de facilités à manipuler la magie. Cela allait parfois jusqu’à me provoquer directement. J’ai mon caractère, bien développé depuis quelques années maintenant, et j’ai parfois eu des ennuis à cause de cela : il se peut que j’aie pu malencontreusement casser le nez d’un jaloux une fois, mordu l’oreille d’un autre, ou encore coupé suffisamment profondément une fille pour qu’une cicatrice en forme de F sur sa paume la suive pour quelques années. Le renvoi, je l’ai frôlé plus d’une fois, il faut bien l’avouer. Mais depuis, je vous promets, je me suis calmée. Si si, croyez-moi ! Allons bon, qui vais-je convaincre … Mes méthodes ont finies par changer, préférant humilier verbalement ceux qui pensaient pouvoir me rabaisser, ou bien à l’aide d’un peu de magie sanglante bien placée, particulièrement pour les autres filles un peu trop harpies à mon goût. Finalement, les opposants se firent de moins en moins nombreux au fil des ans, me laissant tranquille pour me focaliser sur mon apprentissage. De tout l’Institut, je figurais parmi les meilleurs éléments, dans les trois meilleurs de l’ensemble de l’établissement. Les rumeurs, elles, gonflaient autant que mes capacités. Mais le plus grand honneur qu’il m’ait été donné, cela a été de recevoir durant mes premières années des compliments de la Princeps Magus de l’époque, aujourd’hui impératrice de Nix. Seules deux petites années nous séparent, et pourtant … On peut dire que cette femme, que je respecte autant que le vieux hibou d’Edogrist, si ce n’est plus, m’a particulièrement impressionnée et tapé dans l’œil. Son amour pour la magie, son opinion sur le roitelet Joachim, sa prestance, ses compétences, tout chez elle m’attirait. Mais vous savez ce qui est encore mieux, encore plus jubilatoire que de rabattre le caquet à tous ces noblieaux ? C’est d’être la personne la plus controversée de tout le pays à cause de ses compétences. Oh, ne vous inquiétez pas, je vais vous expliquer bien en détail ce que cela signifie … Après tout, c’est là ma plus grande victoire.
Il y a six ans de cela, notre nouvelle impératrice a débuté ses fonctions. Efficace, elle offrit un second souffle au pays. Mais ça, vous le saviez déjà, n’est-ce pas ? Tout comme le fait qu’elle ait décidé il y a peu de faire venir un disciple de l’Institut au palais, afin de superviser sa formation. Oh, mais je vois que vous avez déjà compris … Eh oui, ce disciple, c’est moi. Ce souvenir restera gravé à jamais dans ma mémoire, celui du jour où j’ai appris que j’allais vivre au palais de Nix. Je travaillais seule sur mes recherches, lorsque du brouhaha se fit entendre dehors. Je n’y avais pas prêté attention sur le moment, beaucoup trop concentrée sur ce que je faisais. Puis, le silence, suivi de murmures au bout de quelques minutes. Des murmures gênés, offusqués. Alors, je levais la tête, à moitié agacée, me demandant ce que mes « camarades » avaient bien pu trouver comme sujet à ragots sur moi cette fois-ci, pour voir tout le monde me fixer, professeur comme disciples. Et au centre, elle était là. Nadya Preslat, en personne, me fixant, un petit sourire sur ses lèvres. J’avais bredouillé quelques mots inintelligibles, une légère crainte dissimulée au fond de mes yeux. Pourquoi l’impératrice s’était-elle déplacée en personne, visiblement pour me voir ? Elle s’était approchée de moi, et avait prononcé, mot pour mot, cette phrase qui changea à jamais ma vie : « Mademoiselle Ferris Merigold, compte tenu de votre excellence au sein de l’Institut et de la préciosité de vos compétences, je me chargerai personnellement, à compter d’aujourd’hui, de la supervision de votre formation. Vous logerez au palais. Avez-vous des questions ? ». Des questions, j’en avais mille et unes qui me traversaient l’esprit en cet instant. Mais seul un sourire radieux, suivi d’un seul mot, furent ma seule et unique réponse : « aucune ».
Présentement, cela fait maintenant pratiquement une année que je suis sous sa tutelle. Un an que ma victoire sur le peuple de Nix faisait écho dans ma tête, inlassablement. Un an que je me sentais pousser des ailes, et que je pouvais apercevoir l’infinité de possibilités s’offrant à moi. Mais une en particulier retenait toute mon attention. Une possibilité dangereuse, car je le sentais … non, je le savais, car elle devenait une obsession. Afin d’enfoncer une bonne fois pour toutes le dernier clou dans le cercueil que j’avais prévu à cette société remplie d’hypocrites et où le faux-semblant règne en maître, il fallait que mon nom soit gravé dans les livres d’Histoire et de magie. Et quoi de mieux pour cela que d’être la première personne à réussir à utiliser une arcane ténébreuse ? Voilà mon objectif ultime, ma raison d’être. Ma principale raison de me lever le matin, ainsi que de travailler avec l’impératrice. Mais vivre au palais a un prix : celui d’être au plein coeur de la politique. Et cela représenterait sans doute l’un de mes plus grands obstacles dans les années à venir, surtout depuis la déclaration de guerre entre Cinis et Petram … Ce que j’en pense ? Oh, vous savez, je m’en fiche. Tant que cela ne m’empêche pas d’ateindre mon objectif, je n’ai que faire d’une guerre qui ne me concerne pas. Et quand bien même les flammes viendraient aux portes de Nix, je ferais partie de ceux qui les éteindront avant même qu’elles ne fasse le moindre dégâts. Après tout, sans cette nation envers laquelle je n’éprouve pratiquement que du ressentiment, ma raison d’être n’a plus vraiment de sens …
On ne choisit pas sa famille. Ni sa nation. Mais on peut choisir de s’élever contre elles, et défier son propre destin. Telle est la voie que j’ai choisie, moi, Ferris Merigold.
AVATAR — Morrigan – Dragon Age COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM — Quelqu’un m’a envoyé le lien sur Discord VOULEZ-VOUS PRENDRE DES RISQUES ? — Le beau jeu, le beau geste, c’est un grand oui UN PETIT MOT — mot Merci Selenne pour les précisions en MP !
Sione
Mar 30 Avr - 11:23
Bienvenue sur le forum !
Hello toi !
En voilà un personnage avec du caractère ! J'aime beaucoup Ferris et le rendu que tu nous offres. Son histoire est bien ficelée et elle utilise la situation de Nix avec brio ce que j'affectionne d'autant plus. Petit point que je me permets de préciser ; bien prendre en compte que malgré son passé, maintenant qu'elle est bien perçue dans le domaine de la magie et même apprentie de l'impératrice, elle est très très bien vu des siens, noblesse ou autres mages. C'est tout je ne te fais pas attendre plus !
Et sur ce fait, j'annonce officiellement que tu es validée ! Bienvenue à toi sur les terres de Magna !
Maintenant que c'est fait, il ne te reste plus qu'à aller recenser ton -excellent- avatar (là), à remplir ta fiche de lien (ici) et ton inventaire (tadaaa) ! Et moi, je n'ai qu'à te souhaiter beaucoup de plaisir et d'aventures chez nous !
PS : Voici aussi le lien du Discord du forum que tu peux dès à présent arpenter sans souci !