antipathique ; désagréable ; narcissique ; sarcastique ; observateur ; perspicace ; séducteur ; galant ; ne croit pas en l’être humain ; vis sa vie au jour le jour ; n’a pas digérer la lecture des lettres ; est très proche de son jumeau même s'il l'emmerde beaucoup et n'hésite pas à lui cogner dessus au besoin ; est plus vieux de quelques minutes, c'est lui qui l'a décidé ; aime bien et châtie fort ; n’a aucun tabou ; ne s’inquiète pas pour les gens ; sauf s’il leur trouve un intérêt ; ne montre jamais sa mauvaise humeur avant de t’en décoller une dans la tête ; fais de la boxe, deux heures par jour ; cours aussi souvent ; maîtrise le maniement de la lance et de l'arc à la perfection ; est tatoué, un tatouage tribal qui par de l’avant de l’épaule gauche jusqu’au milieu du dos ; attache ses cheveux en catogan ; n’a pas sa langue sans sa poche ; accepte les ordres mais n’hésite pas à les remettre en question lorsqu’il n’est pas d’accord ; s’était lié d’amitié avec un camarade qui s’est fait tuer, alors il évite de trop s’attacher aux membres de l’armée ; ne vois aucun souci à sacrifier des soldats pour le bien des autres ; ne pense qu’à sa tronche ; n’est pas quelqu’un de bien ; égoïste au possible ; est un gamin, qui mériterait une bonne trempe de temps en temps ; tête brûlée ; n'a pas peur de l'autorité ; n'a pas peur des punitions ; franc ; trop franc

λ Votre mot préféré ? Putain. C’est sympa, putain. Ça ponctue une phrase, ça commence une journée, ça qualifie quelque chose ou quelqu’un. Ouais, Putain ça me va.
λ  Le mot que vous détestez ? C’est un peu con comme question ça. Y’a des dizaines et des dizaines de mots qu’on déteste. Mort. Compassion. Débile. Mais sinon, le mot qui me mets hors de moi, c’est colique. C’est juste une catastrophe ce mot. Il sert à rien et en plus c’est pas agréable.
λ  Votre drogue favorite ? J’aime trop tout contrôler pour me droguer. C’est peut-être ça ma drogue au final. Le contrôle. Non je blague. Bon j’ai pas vraiment d’addiction à proprement parler mais j’adore le sexe. Littéralement. Dès que je peux me taper une femme ou un homme j’y vais. Et ouais.
λ  Le son, le bruit que vous aimez ? C’est quoi ces questions à la con putain. J’en sais rien moi. Le bruit des os qui craquent ?
λ  Le son, le bruit que vous détestez ? Les piaillements d’une foule. C’est si chiant. Si on pouvait leur faire fermer leur gueule ce serait tellement plus simple.
λ  Votre juron, gros mot ou blasphème favori ? Putain c’était pas mal. Fils de pute quand on m’casse les couilles. J’en sais rien, j’ai un langage plutôt fleuri donc. J’ai pas d’insulte
λ  Le métier que vous n'auriez pas aimé faire ? J'sais, planqué dans un bureau ? J'ai besoin d'bouger et d'être au grand air.
λ  La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ? Un guépard. Force. Agilité. Rapidité. Ouais, un foutu guépard.
λ  Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire ? « Alors, t’as profité de la vie ? »

Ma vie. Haha. C’est une bonne grosse blague ma vie.
En soi, ça aurait pu être pire on va dire. J’aurais pu être séparé d’mon frère déjà. Ouais, mon jumeau, Lycos. Me demandez pas d’où viennent nos noms à la con, faut demander aux « Mamas » de l’orphelinat. J’en ai aucune foutue idée. Y’en a une qu’aimait les pierres précieuses et l’autre les Lycoris ? Bref. Toujours est-il qu’une vieille bonne femme nous a trouvé dans une cabane en plein hiver et, pleine de bonne volonté, elle nous a emmenée dans un orphelinat pour qu’on crève pas. Ouais, ouais, c’était gentil, j’avoue. Sauf que bon, y’a mieux pour grandir qu’un orphelinat dans lequel on a garder les vieilles orphelines frustrées dont personne n’a voulu, pas même un mari. Après, j’vais pas vous mentir, on a manqué de rien. Déjà parce qu’on savait pas qu’il pouvait y avoir mieux. Et puis bon, on avait à manger, un toit, des couvertures et un début d’éducation. C’pas si mal, non ? Bon, l’éducation quand on doit s’occuper de soixante mômes de quelques semaines à dix-huit piges, c’est pas la priorité. Du coup, très vite, on est laissé de côté et on doit un peu s’débrouiller. On était plusieurs à avoir à peu près le même âge, mais pour Lyc’ est moi, y’en avais un qui nous revenais pas. On était pas spécialement des sales mômes, j’crois pas. Pas au début du moins. On était curieux, joyeux, on bousculait un peu les autres mais vous savez, on était des p’tits gars. On s’battait, on criait, on jouait, on f’sait tout à fond quoi. Jusque dans nos sentiments. Un jour, à force d’essayer de s’enfuir, on est tombé sur un type un peu louche. Du genre qu’on évite de laisser traîner avec des mômes. Mais on est restés avec nous, on avait quoi ? Cinq, six ans. A tout casser. On s’rendait pas compte qu’il était tout sauf fréquentable. Alors on a dû lui raconter toutes nos conneries et nos problèmes de gosses. J’me souviens plus c’qu’il a dit exactement mais c’était un truc du genre « mettez vos soucis dans une boîte et laissez là s’éloigner à l’horizon ». Et sur le coup, ça nous a paru vachement intelligent comme solution. Alors c’est ce qu’on a fait. Littéralement.

Ah j’ai jamais dis qu’on était futés. On était tout gosse, six ans, est-ce qu’on sait réellement réfléchir à c’t’âge-là ? Est-ce qu’on aurait pas dû mieux nous surveiller ? Bon j’vais pas non plus remettre la faute ailleurs. Y’avais ce môme-là. Aldrick. Sa tête nous revenait pas. ‘fin on en à jamais parler avec Lyc’ mais, j’me souviens même plus pourquoi je l’aimais pas. Un truc de gosse, probablement. On était pas les caïds du bac à sable mais, lui, on lui a mis sa misère. C’est cruel un môme. Et nous on était pas mieux. Du coup, on a piqué un tonneau dans la grange. Et on l’a mis dedans. Comment ça qui ? Bah Aldrick. On l’a littéralement foutu dans le tonneau et, pour voir si ça flottait, on l’a foutu dans la rivière qui passait derrière l’orphelinat. Ah bah, pour flotter, ça flottait bien. Y’a un truc qu’on avait pas vraiment pris en compte, c’était le courant. Alors, quand on a vu le tonneau partir, même si on a bien essayé de l’arrêter, c’était trop tard. Et on avait tellement peur de se faire latter la gueule qu’on a jamais rien dis. On a dû penser que ça passerait inaperçu. Ouais on était con, j’l’ai pas caché non plus. Très con. Parce qu’on avait pas non plus penser à Saskya.

Saskya, c’était le petit rayon d’soleil de c’putain d’orphelinat. Et on a réussi à la casser. Ah non mais, con jusqu’au bout j’vous dis. Pourtant, qu’est-ce qu’on l’aimait bien, Saskya. Personne pouvait ne pas l’aimer. Elle aussi elle avait notre âge. Et elle, Aldrick, elle l’aimait bien. Un peu trop. Du coup, ça a été la première à pas le voir le soir. Et à emmerder tout le monde pour le retrouver. En même temps, quand tu vois pas ton pote, c’normal que tu t’inquiètes, peu importait l’âge. Ça a duré comme ça plusieurs jours, ça semblait une éternité. Et Saskya, elle avait changé. Elle était devenue colérique, folle de rage. Jusqu’à ce qu’on lui dise, à nous aussi du coup, que le Aldrick là, il était mort. Génial, hein ? Donc on est des putains de meurtrier, bien joué nous non ?

Alors, c’pareil, c’le genre de truc dont on a pas besoin de parler avec Lyc’. Un truc de jumeau, probablement. Mais la mort d’Aldrick là, ça nous a bien niqués aussi. On était des mômes, peut être brutaux et un peu cons, mais on était pas fondamentalement mauvais. Alors, quand on s’est retrouvé avec la mort d’un p’tit camarade sur les bras, on l’a pas bien vécu. On s’est un peu calmé, on s’est concentré sur autre chose. Mais moi, j’parle pas pour le frangin évidemment, ça m’a complètement retourné. J’m’en voulais mais j’étais bien trop fier, bien trop con pour ouvrir ma sale gueule. Et puis j’avais pas envie qu’il arrive des bricoles à Lyc’ non plus. Bref. On a fermés nos gueules. Et puis, ça pouvait être un vilain cauchemar non ? Un cauchemar collectif. Ouais. Ca devait être ça. Un putain de cauchemar.

Après ça, on a continué à grandir. On a été plutôt sages, ‘fin relativement disons. On continuait de jouer les durs parce qu’on était toujours un peu à la ramasse mais, on faisait plus de misère aux gosses qui nous cherchaient pas de noises. Par contre ouais, fallait pas nous chercher non plus. Faut pas déconner. Si tu viens m’prendre la tête dans ma piaule, faut pas t’étonner de voler par la fenêtre quoi. Puis, on avait quoi. Dix ans ? Un peu plus ? Y’a un grand type qu’à débarquer à l’orphelinat. Un soldat, un gradé. Marié à sa carrière, sans femme, sans enfant. Mais il se voyait vieillir et, sans descendance, son nom s’éteindrait avec lui. Alors, il avait voulu récupérer un morveux pour éviter à sa famille de disparaître. Du coup, il s’est retrouvé avec deux chiards pour le prix d’un.

Valverde.

C’est là qu’on a commencé à s’appeler comme ça. On a jamais vraiment sû pourquoi il nous avais choisi nous. Après tout, ç’aurait pu être un autre gars, on était pas les seuls. Mais on était pas les plus jeunes non plus. Peut-être que dix ans, c’était le bon âge pour modeler un esprit à son image sans s’emmerder avec l’éducation fondamentale ? J’en sais foutre rien. Toujours était-il qu’on a fini à la capitale, à grandir dans la caserne de l’armée. A partir de là, notre vie elle a bien changé moi j’vous l’dis. On a découvert ce qui nous avais manqué à l’orphelinat. C’est fou le confort que les personnes qui ont une famille et un peu d’argent peuvent avoir. Du coup, mon but c’est de gagner le plus de fric possible, j’vais pas vous le cacher hein.

Pour finir avec le drama de nos vies, on avait 16 ans quand notre nouveau « Papa » s’est ramené dans la piaule qu’on partageait avec Lycos. Il nous a tendu une lettre, toujours scellée. Déjà, j’trouve ça bien con qu’personne ai jamais pensé à la lire, cette foutue lettre. J’veux dire, allo ? Ça aurait pu vous aider à savoir qu’on était aimés et recherchés ? Bande de branque. Même le paternel adoptif il en a pris pour son grade c’jour-là, et pourtant Dieu que je l’admire ce mec. C’est un peu le seul mec au monde à qui j’ai jamais su tenir tête. J’ai essayé hein, mais j’ai jamais gagné. Mais c’jour-là, j’lui ai balancé mon poing dans la gueule et j’me suis barré. Ouais. Barré. J’suis revenu quinze jours plus tard ? P’t’être un peu moins. Tout seul ? Bah non. J’ai embarqué mon frère. Ou il m’a suivi. J’sais plus, j’étais dans un état tel que j’me souviens plus beaucoup c’qu’on a foutu. On a dormi dans la rue, et pas que. J’avais du fric sur moi, j’crois que je me suis tapé la plus belle pute du quartier. Hop, adieu virginité. Est-ce que ça m’a apaisé ? Sur l’instant c’était bien. J’vous ferais pas de dessin, j’ai pris mon pied. Mais au fond, j’avais ce besoin de retrouver qui j’étais. D’où je venais.

Un instant, j’ai hésité à en parler à Lycos. J’connaissais un peu l’engin, j’avais pas envie d’l’emmerder avec ça. Mais c’était mon frère, mon jumeau. J’me voyais pas chercher des infos sans le prévenir au moins. Mais il m’a fait comprendre qu’il en avait rien à foutre. J’ai jamais su si c’était vrai ou pas mais, aujourd’hui, si j’ai rejoins l’armée, c’pour avoir une chance d’aller fouiller dans des dossiers et trouver des infos sur ces parents à qui on m’aurait arraché. Mais, j’en ai plus jamais reparler à personne. Trop fier, trop orgueilleux, trop con, toujours. C’mon secret, ma quête. J’me démerde avec ma vie, j’ai pas besoin qu’on m’foute le nez dedans.

Après ça, on a pas vraiment eu d’autres événements notables. On a rejoint l’école militaire, on a fait nos armes, on a été titularisé. Le paternel est à la retraite maintenant, mais il a grimpé les échelons pendant un moment avant de s’arrêter pour un repos bien mérité.