La guerre … La guerre ne meurt jamais. Une distraction inutile qui me détournait de mes réels objectifs : mes recherches. Les tensions entre Cinis et Petram étaient extrêmement virulentes ces dernières semaines, aussi en temps normal, je ne me serai même pas intéressée à leur querelles belliqueuses. Après tout, je n’étais pas concernée. Mais ça ,c’est ce que je pensais. Son Altesse Nadya avait l’air de penser différemment. J’avais reçu une missive de sa part, me demandant si possible de la représenter officiellement en tant qu’observatrice, mais je sentais qu’officieusement, elle souhaitait que j’aide Petram. Elle ne « m’obligeait pas à prendre parti », certes, mais à quoi bon aller dans cette fameuse plaine d’Arioch si ce n’était que pour observer le conflit ? Elle aurait pu charger n’importe qui de plus discret pour cette tâche. Je ne pouvais absolument rien lui refuser, aussi, je préparais quelques affaires pour le voyage, tout en réfléchissant à quelques précautions supplémentaires. Y aller seule serait dangereux : j’avais beau être une mage accomplie, mon corps frêle n’était pas taillé pour les affrontements rapprochés, encore moins les combats à un contre plusieurs. Non, il allait me falloir de l’aide. Quelques noms me vinrent à l’esprit, et un sortait un peu plus du lot en termes d’avantages. Néanmoins, si je venais à choisir cette personne, il y aurait également quelques … désagréments, avec lesquels j’allais devoir composer. Mes affaires prêtes, je me dirigeais vers l’Institut, où j’étais certaine de trouver ce mage. Comme prévu, il était dans un des labos, affairés lui-aussi à ses recherches probablement. Sans cérémonie, je m’approchais de lui et pris la parole solennellement.


« Orion. Sur ordre de l’Impératrice, je dois me rendre aux plaines d’Arioch en prévision d’un conflit ouvert entre Cinis et Petram. J’ai besoin d’un accompagnateur. Vois cela comme une occasion de t’attirer de bonnes grâces. »


Un argument simple, et pourtant j’étais certaine qu’il serait imparable. J’allais sans doute devoir subir ses espèces de manières flatteuses et charmeuses, ainsi que devoir surveiller sa sournoiserie prédatrice, mais au moins, ce serait un allié fiable. Après tout, j’aurais mis à parier ma place de disciple impériale qu’il aurait accepté n’importe quelle tâche pour plaire à Son Altesse et gagner des points auprès d’elle.


« Tu as deux heures pour te préparer, si tu acceptes. Sur ce ... »


Je lui fis une petite révérence, avant de tourner les talons et repartir charger mes affaires.




Il était venu, comme prévu. Nous étions arrivés dans un campement de Petram, prévenu de notre arrivée par messager. Là, nous nous étions entretenus avec le chef en charge, qui nous avait expliqué la situation, les conditions du terrain, les éventuels plans d’attaque qu’ils avaient sous le coude. Il y avait beaucoup d’options possibles, mais en l’état Orion et moi ne pouvions potentiellement en mener à bien qu’une poignée.


« Il vaudrait mieux que nous nous occupions d’une tâche requérant une certaine discrétion. Que penses-tu de s’infiltrer dans un camp de Cinis et de nous occuper de les démotiver, Orion ? »


Une activité simple, rapide et qui pouvait se passer sans accroc, avec tant de possibilités d’exécution, laissant donc une certaine marge à l’imprévu. J’attendis donc la confirmation de mon allié, avant de nous décider définitivement sur ce que nous allions faire.

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